On entend beaucoup parler ces derniers temps d’éducation positive et bienveillante. Ces grands concepts se font de plus en plus présents dans notre quotidien de parents, et de ton côté, tu cherches à comprendre précisément ce que recouvrent ces concepts, de manière simple et concrète. Comment faut-il s’adresser à son enfant ? Quels schémas de comportement mettre en place ? Comment l’aider à gérer ses émotions (et les tiennes !) ? Comment réagir aux « bêtises », aux périodes d’opposition ou aux crises de colère ?
Je te propose de découvrir, dans cet article, les 7 points qui me paraissent essentiels pour devenir un parent positif.
1. Prendre en compte le stade de développement de son enfant
Il est beaucoup plus simple d’être bienveillant quand on est informé des différents stades de développement de l’enfant via les neurosciences. En prenant connaissance des périodes sensibles de ton enfant, tu peux identifier ses besoins, de manière claire et fluide. Mais surtout, ces connaissances nous aident à prendre conscience qu’on ne peut pas attendre les mêmes choses de la part d’un enfant de 1 ou 2 ans, que d’un enfant de 4, 6 ou 10 ans.
La petite enfance : 0 à 5 ans
Dans les grandes lignes, le bébé ou le jeune enfant a besoin de protection et de sécurité pour construire son sentiment de confiance et plus tard, sa capacité à développer son autonomie. Il se développe à travers l’amour reçu et l’affectivité, au-delà du fait de pouvoir combler ses besoins physiques de base. On entend notamment ici l’idée de répondre aux pleurs d’un bébé qui exprime son besoin.
C’est aussi la période pendant laquelle il développe ses facultés motrices et le langage. C’est une phase intense de découverte sensorielle. Puis apparaissent la période du « non », de l’affirmation de soi et les premières étapes de socialisation.
L’enfance : 6 à 11 ans
Pendant cette période de croissance, l’enfant développe sa capacité de raisonnement. Il a besoin de confronter son esprit logique à son envie d’explorer le monde imaginaire pour développer son imagination. C’est aussi une phase de développement de sa confiance en soi, d’exploration des règles et des notions de justice.
2. Remplir le réservoir affectif de son enfant est essentiel en éducation positive
Être un parent bienveillant, c’est aussi pouvoir se rendre disponible et à l’écoute aussi souvent que possible. Malgré nos obligations quotidiennes, les tâches ménagères et notre course contre la montre, prendre le temps de s’arrêter (vraiment), même quelques minutes, pour jouer, répondre ou prêter attention aux sollicitations de notre enfant. Ce moment-là représente, pour lui, une véritable marque de considération et d’amour de notre part. Cela compte énormément pour lui et vient impacter son état d’apaisement global (notamment à l’heure du coucher!).
3. Pratiquer la Communication Non Violente ou CNV
La CNV est l’un des outils magiques et indispensables en parentalité bienveillante. Et la loi soutient enfin le fait que l’éducation de nos enfants peut se faire sans user de violences physiques ou psychologiques.
Se positionner en observateur de ses propres réactions émotionnelles
Pour pouvoir prendre du recul sur nos propres états émotionnels, il est nécessaire de nous positionner en observateur de nos réactions. En prenant quelques secondes pour observer l’émotion qui monte en nous ainsi que la réaction que l’on projette d’avoir, nous sommes en mesure de prendre conscience de ce qui est en train de se jouer. C’est un excellent moyen de progresser en self-control.
Identifier son besoin et exprimer son sentiment
Pour aller plus loin, il est important de prendre quelques secondes supplémentaires pour nous demander quel besoin nous cherchons à exprimer à travers cette émotion. Est-ce un sentiment de fatigue, de frustration, de lassitude, de manque..? Afin d’éviter d’entrer dans un mécanisme accusateur ou agressif en utilisant le « tu », prenons le temps de retourner la situation en utilisant le « je » pour exprimer ce qui est le fruit de notre propre ressenti. « Je me sens énervée et fatiguée » plutôt que « Tu m’énerves, tu me fatigues ».
Être un parent positif, c’est aussi formuler ses phrases de manière positive
Le mental n’entend pas la négation ! Si je te dis : « ne pense pas à un singe rose », tu vas penser à un singe rose ! Il est préférable de formuler nos attentes de manière positive : « Est-ce que tu veux jouer avec la cuillère en bois ? » plutôt que « Je ne veux pas que tu touches à la télécommande ».
Pratiquer l’écoute active et développer son empathie
Il s’agit de reformuler ou paraphraser ce que ton enfant te communique. De cette manière, il entend et comprend que tu as reçu et saisi le message qu’il souhaite te faire passer. Il se sent écouté, compris et donc apaisé et aimé.
Pour en savoir plus, je t’invite à lire mon article pratique sur les bases de la Communication Non Violente ou CNV.
4. Responsabiliser l’enfant et développer son autonomie
Réagir aux « bêtises » avec bienveillance
Plutôt que de prendre un ton ou un regard accusateur, un parent bienveillant va proposer à son enfant de comprendre ce qu’il s’est passé. Surtout s’il est très petit, comprendre comment un verre s’est retrouvé brisé par terre représente tout un processus à intégrer. Il peut être bon de revoir avec lui l’action qui s’est déroulée. Ensuite, toujours selon l’âge de l’enfant, on peut lui proposer de nous aider à nettoyer ou réparer les dégâts causés par l’incident.
Missionner son enfant
Qu’il s’agisse de t’aider à choisir les fruits lors de la sortie courses ou bien de trouver une solution à une situation, on va s’attacher à responsabiliser l’enfant le plus possible, afin de l’inciter à développer sa confiance et son autonomie. Lors d’un conflit, on peut lui demander de réfléchir à un compromis qui ravirait chaque protagoniste par exemple. En fonction de son âge, on peut aussi lui souffler une proposition de solution gagnant-gagnant.
5. Intégrer la notion des neurones miroirs en éducation positive
En prenant conscience de l’effet de ce qu’on appelle les neurones miroirs, il devient clair que réagir aux crises de colère par les cris et l’énervement ne mènera pas à un retour au calme. L’enfant va s’inspirer et apprendre par notre exemple, que ce soit dans notre posture, nos réactions ou simplement nos actions. Et bien sûr, on ne parle pas ici d’être un parent parfait, mais de montrer l’exemple d’un parent authentique, vulnérable et qui fait de son mieux.
En parlant de parent parfait, tu peux aussi lire mon article sur « Comment être une bonne maman ? » qui t’invite à réfléchir à cette notion de perfection inaccessible, et ce qu’il est vraiment essentiel à considérer pour une maman.
6. Gérer la période du « NON » en parentalité positive
En prenant connaissance, comme énoncé plus haut, des différentes phases de développement de l’enfant, on identifie bien la période du « non ». Cette période correspond à un besoin d’identité et de différenciation. L’enfant réalise, autour de 2 ans, qu’il est une personne à part entière, différenciée de sa maman avec qui il fusionnait durant la grossesse et les premiers mois de sa vie. Plusieurs options s’offrent à nous pour adoucir cette période :
- Poser des questions à notre enfant, développer le thème du désaccord pour comprendre son désir ou son besoin.
- Proposer des alternatives, donner le choix entre 2 options : « Tu préfères mettre tes chaussures bleues ou rouges ? » plutôt que « Tu veux bien mettre tes chaussures ? ».
- Sécuriser l’environnement du jeune enfant les 2 premières années de sa vie afin d’éviter qu’il n’entende le « non » de manière abusive. Ce qui peut réduire l’utilisation excessive du « non » lorsqu’il sera en âge de l’exprimer, parce qu’il l’aura beaucoup entendu.
7. Accueillir, identifier et reconnaître ses émotions
Poser des mots sur son état émotionnel va apaiser et rassurer ton enfant. Lui montrer qu’il est écouté et compris lui permettra de prendre conscience de l’émotion qui le traverse, émotion qu’il n’a peut-être pas encore la capacité de nommer. Une fois identifiée, l’enfant peut accueillir cette émotion et nous pouvons ainsi l’aider à la supporter pour l’accompagner naturellement vers l’apaisement. Il s’agit de lui apprendre à gérer ses émotions en leur laissant la place nécessaire pour qu’elles s’expriment, sans les bloquer ou les étouffer. C’est un bagage précieux à offrir à son enfant pour sa vie d’adulte.
J’espère que cet article t’aura permis de comprendre les bases et fondements de l’éducation positive. Dis-moi en commentaires ci-dessous, lequel de ces principes t’aide le plus au quotidien à changer ton regard de parent pour être plus positif ?
Prends soin de toi et des tes enfants,
Amélie
Bonjour,
Le point 7 est celui qui me parle le plus. J’ai un garçon qui vient d’avoir 6 ans et qui a beaucoup de mal à gérer ses émotions. C’est pas facile au quotidien et cela nous demandent à son père et moi beaucoup de patience. J’ai lu pas mal de sujets sur la gestion des émotions et m’aperçois qu’il faut que j’apprenne à gérer les miennes pour mieux accompagner mon fils. Ce point 7 vient renforcer ma réflexion. Merci.
Je dirais même que c’est l’éducation des PARENTS qui prime sur l’éducation des enfants
Bonsoir,
Merci de cet article. Un complément avec les astuces du quotidien, les réponses aux situations courantes serait d’une grande aide. Mon garçon et ma fille de 3 ans les deux sont dans une phase où les émotions s’expriment mais assez violemment. Je ne suis pas un exemple mais j’essaye. Frustration, mécontentement et colère et parfois jalousie sont le lot du quotidien.
bonjour Amelie ,
c est avec beaucoup d attention. que j ai lu votre blog, je rencontre beaucoup de difficultés avec mon petit garçon âgé de 5 ans ,la chose essentielle a dire c est qu il est né avec une malformation a la naissance (imperforation anale);;il a eu 4 opérations , et pour cela comme tout parent nous l avions énormément choyé .si je vous écrit c’est que notre fils est beaucoup dans la provocation il a du mal a écouter ce qu on lui dit .le soir il est très agité, il aime tout décider ;c’est un enfant très intelligent ;nous sommes beaucoup dans le dialogue avec lui j ai décidé de fabriquer avec lui une affiche de ce qui est bien et pas bien de faire pour bien grandir..je vous demande de l aide pour trouver des solutions et savoir pourquoi Naël a du mal a gérée ses frustrations ,ses provocations, et le fait qu il veut parfois tout gérer ou ne pas écouter..je suis de formation d auxiliaire de puériculture et j ai cessé mon activité lorsque Naël est né..je vous laisse revenir vers moi par mail ou si vous désirez me parler au téléphone ce qui serait peut retrouver bien .merci beaucoup ;bonne soirée.