Laisser à son bébé l’opportunité de découvrir le monde par lui même, le laisser faire ses propres expériences pour qu’il comprenne comment cela fonctionne, le laisser se déplacer seul afin qu’il ne soit pas dépendant… Tous ces concepts relatifs à l’autonomie de l’enfant nous ont littéralement séduit.
En nous renseignant activement sur le sujet, nous avons compris qu’en réalité cela allait plus loin que la simple question d’autonomie. Il a été démontré que « laisser son enfant faire par lui-même » développait son autonomie, sa confiance en lui, sa confiance en ses parents, le fait de ne pas se mettre en situation d’échec… et beaucoup d’autres points que nous allons vous expliquer et qui sont très important pour son développement et son avenir.
Maria Montessori est l’une des pionnières dans cette méthode d’éducation, ses ouvrages constituent une vraie ressource pour nous, avec Arthur nous appliquons chaque jour les préceptes de sa méthode et de celles qui en sont inspirées. Pour écrire cet article nous nous sommes appuyés sur le livre de Chantal de Truchis : « L’éveil de votre enfant, le tout-petit au quotidien » et de notre propre expérience avec Arthur. (Le livre de Chantal de Truchis est une vraie ressource et très facile à lire, pour l’acheter vous pouvez cliquer ICI)
Comment respecter le développement de l’enfant ?
L’enfant fait ses propres acquisitions selon un rythme qui lui est propre. Respecter son développement c’est le laisser faire seul ses propres découvertes en lien avec sa motricité et son environnement.
Notion clé pour la motricité
Toujours placer le bébé dans une position qu’il maîtrise
Cela peut paraître simpliste et pourtant il est primordial d’appliquer cette phrase à la lettre.
Si vous mettez un enfant dans une position qu’il ne maîtrise pas, les conséquences sont généralement les suivantes :
1. Vous placez le bébé dans une position non maîtrisée et vous le laissez : il se retrouve « coincé »
Il est dans une position qu’il ne connaît pas, il ne sait donc pas comment se repositionner confortablement. Soit il va se mettre à pleurer ou crier dans le but d’appeler à l’aide, soit il va tenter par lui même de changer de position au risque de tomber, de se faire mal et donc de pleurer.
Résultat : Le bébé se retrouve en situation d’échec par rapport à ses propres capacités. Il peut éprouver de la méfiance à l’égard de son entourage et il ne prend aucunement conscience de ce qu’il est capable de faire ou de ne pas faire.
2. Vous placez le bébé dans une position non maîtrisée et vous l’accompagnez : il l’accepte comme un jeu :
Il ne connaît pas cette position, mais cela l’amuse d’être dans cette position. Par exemple lorsqu’on le fait marcher en lui tenant les deux bras en l’air (position Ô combien naturelle lorsqu’on y regarde de plus près…). L’enfant aime cela, il prend du plaisir et le montre par des sourires voir des éclats de rire. Cependant au bout de 3 ou 4 minutes l’adulte commence à en avoir assez et aimerait bien passer à autre chose… mais l’enfant, lui, il veut continuer !
Résultat : Le bébé montre son mécontentement par une crise de larmes ou des cris. Il ne peut pas se mettre dans cette position seul, il devient donc dépendant de l’adulte et le sollicitera dès qu’il voudra faire quelque chose qui n’est pas à sa portée.
Nuance importante : Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’amuser avec son enfant, mais il faut trouver des jeux dans lesquels la position de l’enfant est physiologique et naturelle et surtout qu’il s’y soit mis de lui même.
Notions clés pour le choix de ses jeux
Proposer des jeux avec lesquels 90% du jeu viennent de l’enfant
Proposer des jeux adaptés à son âge
Un jouet intéressant pour un enfant doit lui permettre de « jouer » réellement. Par exemple avec une pyramide d’anneau l’enfant va chercher à s’en servir. Plusieurs options s’offre à lui : les enfiler, les enlever un à un ou tous en même temps, découvrir le bruit que cela fait en tombant… bref, des possibilités de jeux inépuisables (ou presque !)
Arthur et sa pyramide d’anneau, nous avons commencé à lui proposer vers ses 9 mois.
Il est également primordial de prendre en compte l’âge de l’enfant afin de lui proposer un jeu en adéquation avec ses capacités. Par exemple, lui proposer une boite à formes avant ses 2 ans 1/2 voir 3 ans risque de le mettre en situation d’échec car avant un certain âge l’enfant n’est pas capable de réaliser un tel exercice. Vous pouvez cependant utiliser une boite à forme unique.
A noter : Si 90% du jeu viennent du jouet alors ce jeu ne représente pas d’intérêt. Par exemple un jouet ou il suffit d’appuyer sur des boutons pour que cela fasse du bruit n’apporte rien. Tout ce que l’enfant peut en faire c’est d’appuyer sur les boutons.
Notions clés pour son environnement
Lui permettre d’explorer son habitation en toute liberté
Pour satisfaire la curiosité de l’enfant il est primordial de le laisser explorer l’endroit ou il vit. Nous avons réaménagé nos pièces afin qu’Arthur puisse toucher à tout (ou presque) sans dangers. Cela veut dire que nous avons enlevé ou mis en hauteur :
– les produits toxiques
– les objets dangereux, fragiles, qui se cassent ou auxquels nous tenons
– les livres
Nous n’avons jamais utilisé de parc afin de laisser libre court à ses déplacements.
Quels sont les bienfaits pour l’enfant ?
L’enfant est un explorateur, il aime découvrir, toucher, regarder, entendre, observer, comprendre…
Respecter son développement moteur et le laisser apprendre à se déplacer seul lui permet de :
– Développer l’harmonie dans ses gestes : l’enfant ne s’expose pas à des risques qu’il ne peut pas gérer. S’il chute il sait se protéger.
– Développer son autonomie : il apprend à compter sur lui même pour obtenir ce qu’il veut et pour se déplacer.
– Développer sa concentration : il est très attentif à son environnement.
– Développer sa curiosité : il est en quête de découvertes et d’explorations.
– Développer sa motricité : il prend conscience de son corps et de la notion de l’espace, il se cogne donc très peu et fait preuve d’une grande agilité pour passer sous les tables et les chaises.
– Développer sa confiance en soi : l’enfant ne se positionne pas en situation d’échec, il réussit à s’extirper de chaque situation.
Lui proposer des activités et des jeux adaptés à son stade de développement lui assure une stimulation parfaite et de quoi satisfaire sa curiosité. Cela lui permet de :
– Agir face au jouet : il peut manipuler le jouet sous des aspects différents. Le jouet à un usage multiple.
– Développer sa confiance en soi : il est acteur face à son jouet ce qui lui donne de l’auto-satisfaction et de la confiance.
– Développer sa créativité : l’enfant utilise toutes ses ressources pour jouer avec son jouet de différentes manières.
– Développer son autonomie : il passe un certain temps à utiliser ses jouets et trouve par lui même ce que le jeu peut lui apporter.
Quel est le rôle des parents ?
Cette méthode peut paraitre frustrante car on a l’impression de ne pas pouvoir apprendre à son enfant toutes les choses que l’on voudrait. En réalité c’est tout l’inverse qui se produit:
– Le bébé apprend par lui-même les aspects essentiel de son développement.
– Les parents guident l’enfant en favorisant son environnement, en choisissant des jouets adaptés, en le stimulant…
Il reste tellement de chose à un parent comme le fait de raconter des histoires, lire des livres, chanter des chansons, montrer les animaux et les belles choses de la nature….
* * *
Nous sommes conquis par cette méthode qui porte ses fruits sur Arthur. Au niveau de sa motricité il a marché à 13 mois par lui même, lors de ses premiers pas il ne trébuchait presque pas et s’il tombait il se relevait sans pleurer. D’une manière générale il ne se met jamais en danger, il observe puis agit et garde un grand contrôle sur la situation. Avec ses jouets il fait de même, il observe, analyse, essai, touche… à 17 mois c’est un enfant qui montre déjà une grande confiance en lui lorsqu’il est avec d’autre personne.
Nous espérons que cet article vous a plus ? Peut être que vous connaissiez déjà ce type d’approche par rapport au développement de l’enfant ? Ou peut être que l’on vous a appris quelque chose de nouveau ? Quoi qu’il en soit n’hésitez pas à réagir et à nous faire part de toutes vos réflexions sur le sujet!
A très bientôt,
Amélie
bonsoir,
J’ai une petite fille de 14 mois pour laquelle nous n’utilisons pas de parc mais avons sécurisé certaines parties de la maison. Elle marche depuis peu et se montre très curieuse de son environnement. Là où je suis plus embêtée c’est chez les autres. Je n’ose pas faire comme à la maison et suis gênée que ma fille puisse abimer ou casser la déco ou autre. L’idéal serait de sécuriser l’endroit pour que ma fille puisse vadrouiller librement et moi échanger avec les personnes avec je suis. Quels conseils m’apporterez vous ?
Merci
Céline
Bonjour Céline,
Ta fille est en plein mode explorateur. Cette étape est extrêmement importante pour son développement. Il faut lui laisser le plus possible faire ce qu’elle veut (en toute sécurité bien entendue), sans intervenir. C’est une très bonne chose de ne pas utiliser de parc, car cela la freine dans ses envies de découverte.
Le problème est en effet quand tu es chez les autres. S’ils connaissent et comprennent l’importance de cette étape, cela se passe très simplement. Il suffit de retirer provisoirement les quelques objets à risque de blessures ou de casses. A contrario, tu pourras aussi te retrouver chez des personnes qui ne tolèrent pas qu’un petit explorateur puisse toucher à tout. Ceci est le plus compliqué à gérer.
Dans ce cas-là, il y a deux choses essentielles à retenir:
1. Tu dois respecter les choix de ces personnes. Elles sont chez elles et même si elles se trompent sur toute la ligne, c’est leur choix.
2. Inviter ses personnes chez toi au lieu d’aller chez elles. Quand cela devient trop compliqué à gérer et que tu dois passer ton temps derrière ta fille, tu ne prends plus de plaisir à te rendre chez tes amis ou chez les membres de ta famille. Le plus simple est donc d’arrêter d’y aller pendant la période exploration de ton enfant.
Fabien
bonsoir,
Depuis la lecture de votre article, je m’interroge beaucoup sur le comportement de mon fils 13 mois et demi.
En effet, ayant moi meme un manque enorme de confiance en moi , j’angoisse à l’idée que mon fils me ressemble.
Mais voilà, je ne sais pas si on peut apercevoir quelques petits signes chez un tout petit, qui pourait traduire son manque de confiance en lui.
Mon noah se frustre TRES rapidement ( ex: il n’arrive pas à ouvrir une boite, il pleure , on lui ouvre et les fois d’apres il n’essais meme pas d’ouvrir lui meme , il nous la donne pour qu’on lui ouvre) . Il nous sollicite enormement dans le jeu, il a besoin que l’on fasse à sa place.
Egalement, il s’eparpille, il n’arrive pas à rester plus de quelques secondes sur un meme jeu; lorsque que je veux lui raconter une histoire , il me prend le livre.
Il s’interesse au ballon, au voiture ( pourtant je lui propose differentes activités) et il passe sa journee à courir!
Je m’inquiete un peu sur un mznque de confiance en lui, un trouble de la concentration.
Merci de votre ecoute et peut etre avez vous des reference d’articles ou autre pour m’orienter sur certaines lecturse afin appronfir ce point qui m’angoisse
Bonjour Ralin,
Je pense que vous pouvez donner très facilement l’envie à votre fils de faire par lui même. Lorsqu’il n’arrive pas à faire quelques chose par lui même, c’est peut être que l’activité n’est pas encore tout à fait adaptée. Si elle vous semble relativement simple, accompagnez le dans ces gestes afin qu’il affine sa gestuelle et parvienne à atteindre son but par lui-même. Vous pouvez également l’accompagner par la parole en lui parlant sereinement et posément et pourquoi pas en le guidant par des mots et des actions.
Nous pouvons vous conseiller le très bon « Apprend moi à faire seule » de Charlotte Poussin. C’est un livre très interessant qui explique la méthode Montessori. Cette pédagogie vise à bien respecter le rythme et les étapes du développement de l’enfant afin qu’il gagne en autonomie et en confiance. Vous pouvez également retrouver tous nos articles sur la pédagogie Montessori en cliquant sur le lien suivant : http://www.famille-epanouie.fr/methode-montessori/
Bonne lecture,
A très bientôt,
Amélie
Je suis absolument bouche bée face à la partie portant sur la motricité. Je ne savais pas du tout que cela pouvait avoir de telles conséquences, si l’enfant voyait la motricité comme un jeu, c’est dingue ! Il y a bien des raisons, pour lesquelles les garderies existent, dans le développement des enfants, n’est-ce pas ? Les personnes qui y travaillent en savent davantage que moi, je crois, en tout cas…