La punition fait bien souvent figure d’épée de Damoclès sur la tête de l’enfant. Beaucoup de parents « à bout » usent de la sanction pour faire valoir (ou pas) autorité et contrôle sur l’enfant.
J’ai lu très récemment le super livre de Catherine Dumonteil-Kremer » Une nouvelle autorité sans punition ni fessée » qui m’a donné envie d’écrire un article sur la punition. Je vous recommande d’ailleurs ce livre si vous voulez approfondir sur le sujet. Cet ouvrage fait preuve d’une grande ressource pour s’approprier les clés d’une éducation sans punition.
Nous cherchons tous à éviter les punitions
Infliger une punition à son enfant, c’est appuyer sur ce qu’il a fait de mal (à vos yeux en tout cas). Notre société fonctionne beaucoup de cette manière, et ce dans de nombreux domaines. Il est ainsi difficile de se dépatouiller intellectuellement de ce système de sanction. Prenons simplement l’exemple de la sécurité routière. Depuis une dizaine d’année, le nombre de tués sur les routes diminue grâce à la répression. Là où il y a 20 ans, les automobilistes respectaient peu les consignes de sécurité en matière de vitesse, sécurité ou alcool au volant, de nos jours cela a bien changé. Ceci est dû d’une part à une prise de conscience mais surtout au système de répression pouvant entraîner une pénalité de point sur le permis de conduire ou des condamnations allant jusqu’à la prison.
Comment l’automobiliste a tendance à réagir face à ce système punitif? Il ralentit à la vue d’un radar ou essaie d’éviter les grands axes s’il n’est pas sûr de son taux d’alcool dans le sang. Il y a encore quelques années, il mettait vite sa ceinture à la vue des gendarmes. J’ai bien écrit « il y a quelques années », car aujourd’hui, je ne crois pas me tromper en disant que la plupart d’entre nous met sa ceinture de sécurité. Non pas pour éviter une sanction, mais pour notre propre sécurité. Grâce aux campagnes de la sécurité routière, nous avons pris conscience que mettre notre ceinture pouvait nous sauver la vie.
Ainsi, la répression et un système punitif nous entraîne à éviter la sanction. C’est la peur du gendarme. Celui-ci devient la cause de notre problème et nous cherchons à l’éviter. Alors qu’avec un système préventif, cela nous entraîne à réfléchir et à prendre conscience de ce qui est bien ou mal. Nous ne sommes plus dans l’évitement de la punition, mais dans la réflexion.
La punition ou l’art de voir le verre à moitié vide
Laissez-moi vous raconter une petite histoire. Il y a quelques semaines, nous avons mangé dans le restaurant qu’un ami vient d’ouvrir. A la fin du repas le chef cuisinier est venu nous saluer, nous avons entamé une discussion et il nous a raconté son expérience en Nouvelle Zélande. C’est très amusant car il est venu à nous parler du système scolaire Néo-Zélandais sans qu’on lui demande quoi que se soit. Il nous a raconté que la-bas, lorsque un enfant obtient un 5 sur 20, le professeur appuie sur les 5 points que l’enfant a acquis et va revoir les notions des 15 autres points afin qu’il comprenne et puisse obtenir ces points lors d’une prochaine évaluation. En France, l’attitude générale est plus de « montrer du doigt » les 15 points qui manquent à l’enfant.
Comment l’enfant peut se construire avec confiance alors qu’il doit subir une telle humiliation à l’école? Sans parler d’une éventuelle punition infligée en plus par les parents au titre de « mauvaise note ».
La punition se veut parfois menaçante. Par exemple « Si tu ne ranges pas ta chambre, tu n’iras pas jouer avec tes amis! ». Que se passe t-il dans la tête d’un enfant à ce moment là ? Et bien il range sa chambre pour éviter la punition et pour pouvoir aller jouer avec ses amis et non pour jouir d’un espace ordonné dont il sera le premier bénéficiaire.
Les alternatives positives à la punition
Supprimer la punition dans l’accompagnement de son enfant n’est surtout pas synonyme de laxisme, de « dire oui à tout » ou bien encore d’en faire un « enfant-roi ».
Vous pouvez commencer par établir la liste des comportements gênants de votre enfant, ceux pour lesquels vous allez établir une règle non négociable (par exemple taper d’autres personnes ou casser des objets). Vous allez voir qu’en général il y en a très peu. Par déduction, tous les autres comportements de votre enfant sont sujets à des règles dites négociables. C’est à partir de ces règles négociables que des alternatives positives viennent remplacer la punition.
S’adapter au stade de développement de l’enfant.
Il est primordial d’adapter les « règles » au stade de développement de l’enfant. Il faut garder beaucoup de souplesse et rendre le quotidien de l’enfant simple et sécurisant. La punition est parfois la conséquence d’une demande non adaptée à l’enfant.
Planifier les tâches
Annoncer à l’enfant l’ensemble des actions de la journée va lui permettre de se préparer. Beaucoup d’enfant ont l’angoisse de l’inconnu. Une telle situation peut s’avérer stressante et est sujette à « crise » et donc à « punition ».
Gérer les changements d’activité
Combien de parents aimeraient voir leur enfant arriver illico presto au premier « A table! » (Tous ? ;-)). Le problème est que l’enfant est déjà sûrement en train de faire une autre activité. Pour éviter une crise puis une punition, il est possible de dire à l’enfant « Dans 5 minutes nous passerons à table ». Pour l’aider à visualiser ce temps vous pouvez utiliser un sablier ou bien un minuteur de cuisine (objet ludique pour l’enfant qui plus est).
Écouter et communiquer
Écouter son enfant lui permet de refouler son problème. Combien de personnes se sentent mieux une fois qu’elles ont parlé d’un problème qui les travaillait ? Les enfants aussi ont besoin de parler et d’être écouté. L’écoute active de Thomas Gordon peut faire des miracles en la matière (voir notre article : L’écoute active : une méthode qui assure l’harmonie familiale et des enfants épanouis!). Il y a également la méthode de la communication non violente dont Marshall Rosenberg est le père.
Responsabiliser l’enfant
Le responsabiliser par rapport à ces actions est la meilleure façon pour lui d’apprendre. Pour vous, cela veut dire éviter une crise qui aurait abouti sur une punition. Par exemple, vous avez décidé d’aller vous promener mais il pleut et il ne veut pas mettre ses bottes, et bien laisser le y aller pied nu et prenez ses bottes. Il y a de fortes chances qu’au bout de quelques minutes dehors il ait envie de les mettre. Cette façon de faire permet à l’enfant de mesurer pleinement les conséquences de ces choix, d’en tirer des leçons par lui même, et enfin, de comprendre qu’il lui est possible de changer d’avis.
Malgré tous vos efforts et votre adaptabilité, votre enfant est toujours susceptible d’avoir, à un moment donné, un comportement qui vous déroute. Prenez le temps de l’écouter et de faire preuve d’empathie pour trouver la cause initiale de son « problème ». La punition est toujours évitable.
Gardons à l’esprit que notre enfant absorbe et assimile les comportements parentaux. Si nous faisons preuve de négociation positive, d’écoute, d’empathie et de bienveillance, il y a de grandes chances pour que nos enfants reproduisent ces comportements positifs en société et dans l’éducation qu’ils donneront à leurs enfants.
Jaime vraiment tes articles qui me permettent a chaque fois de me repositionner dans mon role de maman. .. cest vrai que le quotidien zvec trois louloutes qui negocient tout est usant et jai tendance a punir… pt me pretera tu ton livre, car face aux coleres de srlena, au fait qu’elle ne dorme pas et n’obéit pas aux regles elementaires ( ne tape pas, ne mord pad…. ) je me sens perdue !
Merci Ali !
Pas de soucis je te l’apporte très vite
Amélie
Pour la visualisation du temps: le Time Timer est très bien!
Bonjour Lynousse,
En effet, le time timer est très bien pour définir la notion du « temps »
Merci pour ton commentaire et à très vite,
Amélie
Merci pour ton article, Amélie. C’est vrai que dans nos pays, nous avons trop tendance à voir le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein. Et effectivement, la punition est toujours évitable.
Personnellement, mes parents ne punissaient jamais et les 2 seules punitions que j’ai eues à l’école, je m’en souviens encore tellement je les avais trouvé injustes.
Merci pour ton commentaire, je crois que nous avons tous des souvenirs « traumatisant » de l’école. Et c’est l’une des raisons qui nous pousse à réfléchir à d’autres alternatives en matière d’accompagnement et de scolarisation!
A très vite,
Amélie
Bonsoir Amélie , j ai un garçon de 16 mois , je ne sais comment faire il pique des colères comme part exemple "quand il prend la télé commande je lui dis que c est a maman et non à Nathan , il jète ses jouer part terre , j ai besoin de vos conseil Amélie et de votre aide , pour le midi il est sur un chaise haute je lui mets la tablette je lui mets les jouets nous mangeons jusque là tout ce passe bien des que je pose le pain a table il en veut , je lui dis tu en aura après il tape le front sur la tablette , que dois je faire ignorer , il s arrêtera je ne sais plus a très vite Amélie
Je ne puni plus depuis que j’ai compris que pour ne pas punir il faut d’abord changer la façon de voir l’enfant et notre conception du parent que l’on veut être. Arreter de vouloir un enfant obeissant, se mettre à la place de l’enfant, ne pas se considérer comme celui qui sait tout, garder à l’esprit que même s’il faut répéter chaque jour, l’intérêt est qu’ils respectent la règle parce qu’ils ont compris son importance. J’ai pris l’habitude de me demander si une interdiction a vraiment de l’intérêt, j’ai revu aussi ma vision de la bêtise: renverser son verre n’est pas une bêtise mais une maladresse. Je leur parle comme je parlerai à un adulte, j’évite les ordres directs, j’écoute leur proposition, leurs arguments, on trouve des compromis, j’explique l’intérêt d’une règle, j’en impose certaines (sécurité, respect de notre environnement) et je répète souvent. L’idée de punition (isolement ou autre) ne me vient même plus à l’esprit.
A Sabrina Bertrand,
A la lecture de votre commentaire, j’y vois votre envie de bien faire et votre désarroi face à la réaction de votre fils. J’ai entendu également un appel à l’aide. C’est pourquoi j’avais envie de vous répondre. J’espère que mon commentaire vous sera utile mais si ce n’est pas le cas ou que vous avez d’autres questions n’hésiter pas à me le signaler.
Considérons d’abord la première situation au sens général : vous lui énoncez un interdit, il se met en colère. Tout d’abord, je dirai qu’on peut reconnaître son émotion avec des mots tels que « je vois que tu es en colère car tu aurais aimé joué avec la télécommande ». Ensuite, pour le cas précis de la télécommande, ce sont plutôt des questions qui me viennent à l’esprit « a-t-il le droit de jouer avec parfois? ou au contraire est-ce toujours interdit ? », si c’est un interdit total, pourquoi ne pas la mettre hors de sa portée? Quand on est au régime c’est tout un effort de ne pas manger le gâteau au chocolat qui est sous notre nez, c’est plus facile si on l’a rangé dans l’armoire. Entre les deux, il y a aussi la possibilité de lui autoriser à jouer avec en votre présence par exemple en lui expliquant qu’il a le droit de découvrir cet objet (qui est un jouet pour lui) mais que vous ne voulez pas qu’il l’abîme que vous lui retirerez quand ce sera le cas. Dernière proposition, si ce qu’il aime c’est appuyer sur des boutons, lui proposer un jouet qui lui permette d’assouvir son envie tout en respectant la vôtre, celle de ne pas toucher à la télécommande.
Pour la seconde situation, j’avoue avoir besoin de plus de détails… Si je comprends bien vous êtes à table avec votre conjoint et vous donnez des jouets à votre enfant pour qu’il patiente le temps que vous preniez votre repas. Je comprends tout à fait votre besoin de prendre votre repas au calme avec votre conjoint cependant pourquoi refuser le pain à votre fils ? Si c’est parce qu’il « en met partout » et que du coup votre besoin de manger sans être déranger est perturbé, pourquoi ne pas lui donner à manger avant ?
Je m’excuse d’avance si mon commentaire est long, un peu décousu et ne colle pas à votre réalité, c’est malheureusement le biais de l’écrit en décalé… N’hésitez pas à y réagir, j’y répondrai ensuite volontiers!
Bien à vous,
Jessica
Bonjour Sabrina, Carine et Jessica,
Merci pour votre participation. Les réponses que vous apportez à Sabrina sont très claires et tout à fait en cohérence avec la ligne directrice du blog.
Tout comme Jessica, je ne comprend le refus de lui donner du pain au moment ou il le demande si vous finissez par lui en donner un peu plus tard. Peut être devriez vous montrer le pain au moment ou il est possible pour tout le monde d’en manger ?
En ce qui concerne la télécommande, mon avis rejoint tout à fait celui de Jessica.
N’hésitez pas à revenir vers nous si vous en ressentez le besoin.
A très vite,
Amélie
Alors oui pour les bottes et la pluie mais quelle astuce pour un enfant de 4ans qui refuse de prendre ses médicaments??
merci pour tous ces précieux conseils
Bonjour Cassuto,
En ce qui concerne les médicaments, le lien de cause à effet n’est pas perceptible directement pour l’enfant. Il est donc plus compliqué d’utiliser la même méthode.
Cependant, vous pouvez lui expliquer la raison pour laquelle il prend ce médicament. C’est une manière de le sensibiliser et de lui faire comprendre l’importance de cette prise.
Si cela ne fonctionne pas, vous pouvez lui donner son médicament de manière indirecte dans un premier temps (dilué dans un verre d’eau, écrasé dans une soupe…etc) puis continuer à lui en parler afin qu’il finisse par bien vouloir le prendre de manière consentante.
A très bientôt,
Amélie
Bonjour,
je découvre aujourd’hui votre blog dont je vais éplucher chaque page avec attention car j’approuve vraiment votre manière de penser. Je suis moi aussi contre la punition, cependant, malgré avoir lu pas mal de choses (super-parents, montoir, la fessée pour ou contre…) je suis désarmée devant une situation et je ne sais pas comment réagir. Je suis maman de trois enfants, l’ainée a 3 ans, le deuxième 2 ans et la troisième 2 mois. Mon petit garçon et ma fille ainée sont toujours fourrés ensemble et lui est en admiration devant sa soeur. Elle, aime bien cependant être seule parfois. ils ont chacun leur chambre et peuvent s’isoler si ils le souhaitent, ce qui est souvent crise de larme pour le petit qui se retrouve à la porte de la chambre de sa soeur. ma fille a parfois des réactions très violentes vis à vis de son petit frère. rarement en notre présence mais j’ai pu parfois l’observer à la dérobée: parfois sans raison apparente (car il doit y en avoir une pour elle) son visage se crispe, elle serre les dents et attrape les joues de son frère en serrant très fort jusqu’à le faire saigner. le pauvre a même des cicatrices sur le visage et des traces de morsure. Nous leur avons expliqué que taper, mordre, griffer etc c’est interdit car cela fait mal. nous leur avons également expliqué que si ils sont en colère ils peuvent taper sur un coussin et que si l’autre l’embête ils doivent l’exprimer verbalement mais pas physiquement. mon fils l’a d’ailleurs très bien compris car il dit « non » en levant le doigt à sa soeur quand elle l’embête. autre chose qui me plait moins c’est que nous avons demandé à notre fille de venir nous dire quand son frère la dérangeait, je trouve que cette idée de rapporter n’est pas idéale car elle vient désormais rapporter tout ce qui se passe dans la maison…. ils savent également qu’ils doivent attendre leur tour quand l’autre joue avec un jeu qu’il convoite. mais ils sont jeunes encore et on ne peut pas leur demander non plus d’arriver à tout assimiler. je ne sais pas quoi faire quand elle lui fait mal comme cela. elle le fait quand nous ne sommes pas dans la même pièce qu’eux, mon fils se met à hurler parce qu’il a mal et je sais que c’est elle qui lui fait mal. mais du coup je ne sais pas comment réagir, elle me dit que ce n’est pas elle vu qu’elle sait que c’est interdit, ça me gène aussi qu’elle le cache car elle a clairement peur de se faire gronder et je ne sais pas comment éviter qu’elle le fasse ni comment réagir quand elle le fait. il m’est arrivé de la gronder en lui demandant d’aller se calmer dans sa chambre et en lui rappelant que ça fait mal ce qu’elle fait, car lorsqu’on a un de ses enfants avec une grosse balafre en travers de la joue on a du mal à se dire qu’on peut laisser passer…. je ne sais pas quelle attitude adopter, ils sont aussi très complices, je ne vais pas les séparer sans cesse. ça me rend particulièrement triste et je suis démunie. bref si vous avez des conseils pour desamorcer ces situations je suis vraiment preneuse, car il ne s’agit pas de disputes classiques pour un jouet ou autre chose, j’ai parfois vraiment l’impression qu’elle lui fait mal pour le plaisir…. merci d’avance
Bonjour Gaëlle,
Je vois que vos deux premiers enfants sont très rapprochés. Peut être votre fille a mal vécue l’arrivée de son petit frère. Peut être qu’elle a eu peur de ne plus vous avoir de manière exclusive. Le fait qu’elle s’en prenne alors à son petit frère est une façon d’extérioriser la colère qu’elle contient au fond d’elle-même.
Vous pourriez utiliser l’écoute active pour connaitre les raisons profondes de ce comportement (http://www.famille-epanouie.fr/ecoute-active/). Une fois que vous aurez éclairé le problème, fixez un moment mère-fille chaque semaine. Peut être le fait de vous retrouver toute les deux peut l’aider à avoir une démarche positive auprès de son petit frère.
Bon courage et à très bientôt,
Amélie
Bonjour! Nous n’utilisons pas de punition à la maison avec notre bébé de 16 mois, mais évidemment, nous répétons beaucoup! Les règles sont claires, mais il est facile de ne pas être constant dans nos interventions et nous travaillons là-dessus son père et moi. Quand il nous frappe (au visage, la plupart du temps), nous arrêtons ce que nous faisons, nous arrêtons son geste (doucement), nous le regardons en face et lui disons que ce n’est pas permis. Juste un changement de rythme pour lui est efficace, il se calme vite et il comprend que son geste n’est pas permis. Je crois qu’il va apprendre par l’exemple. Je travaille beaucoup ma patience, car je sais que ce n’est pas mon point fort, mais je trouve cela important de donner un bon exemple à l’enfant. Comment justifier de demander à l’enfant de la douceur et de la patience si nous n’en sommes pas capable devant lui? Une punition physique est toujours, selon moi, une perte de contrôle de la part du parent.
Bonjour KatMarieChant,
Merci pour votre très beau témoignage.
C’est vrai que la patience s’apprend, c’est même un très gros travail à faire sur soi-même mais cela en vaut tellement la peine pour un climat harmonieux dans le foyer
A très bientôt,
Amélie
Je découvre ce blog aujourd’hui. Au risque de ne pas faire plaisir à ses lecteurs, je vais critiquer leur position (étonnamment consensuelle) sur la punition. J’ai une fille de 2 ans et demi que je punis quand j’estime qu’elle dépasse les bornes, c’est-à-dire quand elle fait une bêtise en toute conscience. Elle sait qu’il est interdit de taper, de mordre ou de piquer des colères invraisemblables quand il est l’heure de passer à table (je la préviens toujours en amont qu’il faudra bientôt s’arrêter de jouer ; mais il est vrai que je ne l’a met pas devant un sablier…). Elle sait qu’elle fait quelque chose d’interdit mais elle le fait quand même. Pourquoi ? A mon avis parce qu’elle cherche à « tester » les limites des « règles ». J’apporte une réponse claire à ses interrogations en la punissant : il y a une règle, tu la connais, tu l’enfreins donc je te punis.
Je pense que l’éducation sert notamment à préparer les enfants à leur vie dans la société. Or, dans toute société il y a des règles ; si elles ne sont pas respectées, la société ne fonctionne plus, c’est pour cela que des « punitions » sont imposées aux personnes qui ne respectent pas les règles. Je pense qu’il est judicieux de préparer les enfants à ce mode de fonctionnement. En douceur, évidemment.
Merci de votre avis Félicité.
La punition est un savant dosage à savoir appliquer en fonction de l’erreur commise et du nombre de fois qu’elle a été commise. A moins de tenir un livre de comptes extrêmement précis avec des notes d’intensités et de quantités, ça ne fonctionne pas.
Les règles en communauté doivent être comprises pour être respectées. Si les enfants ne les respectent, c’est simplement qu’ils ne les ont pas comprises ou tout simplement qu’ils n’ont pas encore l’âge de les respecter. Un enfant de 2 ans et demi doit faire des crises, c’est important pour lui. Notre rôle est de l’accepter et de l’accompagner pour qu’il apprenne à se maîtriser.
Si la punition était efficace, cela se saurait
Félicité lorsque vous dites « elle sait, elle connait la regle, elle fait expres », rappelez-vous que vous parlez d’une enfant de 2 ans. Cad un bébé. Les comportements que vous attendez d’elle sont ceux d’un adulte, à tout le moins d’un être doué de raison. Or l’âge de raison c’est… 7 ans, pas 2.
S’adresser à un enfant de 2 ans comme a un adulte, c’est comme engueuler le chat parce qu’il a volé du poisson : inutile, inefficace, à la limite ridicule, déstabilisant pour elle qui je vous l’assure ne comprend pas ce qui lui arrive, mais surtout très frustrant pour vous.
Oui mon bébé de 18 mois sait qu’il ne doit pas toucher mes lunettes. Il le montre d’ailleurs en disant « non non non ». N’empeche qu’il les touche (tout en disant « non » !). Perversité ? Non, simplement les structures de son cerveau chargées de mettre en place l’inhibition du geste interdit ne sont pas en place, et ne le seront pas avant de longues années. Donc il fait le geste, pas pour provoquer, juste parce que c’est irrépréssible. Je n’ai pas à m’en prendre à lui ni à la punir, si je veux que mes lunettes soient en sécurité je n’ai qu’à les mettre hors de sa portée. En attendant qu’il soit capable de retenir son geste.
Le punir pour ce geste reviendrait à punir le chat qui a fini mon diner pendant que je regardais ailleurs : ca me soulage, ca me permet de passer ma colère, mais ca n’a AUCUNE consequence éducative.
Bonjour.
Bravo pour ce blog tout à fait interessant.
J’ai un enfant de 18 mois qui depuis quelques mois me frappe (mais pas son père) à la moindre contrariété. Au début, j’arrêtais son geste, le regardais dans les yeux en me plaçant à sa hauteur, et lui disait calmement que cela n’était pas permis, qu’on pouvait être en colère mais que taper était méchant et faisait mal. Il continuait malgré tout, parfois une dizaine de fois par jour. J’ai donc commencé à l’isoler dans sa chambre quand cela arrivait, en lui disant qu’il pourrait revenir quand il serait calme. Mais j’en suis toujours au même point… Que faire ?
Bonjour,
Votre enfant peut avoir des moments de contrariété et faire ressortir la violence qu’il contient à sa manière. Proposez lui un oreiller dédié au refoulement de sa colère. Cet oreiller sera son échappatoire, il pourra taper dessus autant qu’il le voudra. Continuez à bien lui expliquer comme vous le faites et surtout expliquez lui bien le rôle de « l’oreiller ».
A très bientôt,
Amélie
Bonjour,
merci pour cet article, ce qui m’aide à ne pas punir: c’est de penser « et moi, si on me punissait parce que je fais un truc que j’ai super envie de faire et qui ne convient pas à quelqu’un? » Je trouverai ça terriblement injuste… pour moi la punition n’est pas seulement volontaire et décidée, on a parfois une réaction imprévisible face à un comportement de notre enfant: rouspéter, hausser les épaules, hausser le ton, porter un jugement… sont des comportements que nous pouvons avoir sans penser qu’ils peuvent être vécus comme une punition par nos enfants (sentir qu’on agace ou qu’on déçoit son parent peut-être vécu comme une punition).
Deux questions qui m’aident:
– est-ce que je réagirai ainsi avec un adulte?
– est-ce que j’aimerai qu’on réagisse ainsi avec moi?
Malika
Bonjour Malika,
Merci pour votre commentaire et votre point de vue sur la question.
A très vite,
Amélie
Bonjour Amélie et Fabien. Je lis, lis, lis vos pages depuis quelques jours maintenant et cela me donne envie de pleurer, je me suis bien rendue compte que nous étions à côté sinon je n’aurai pas commencé à me renseigner sur les alternatives à l’éducation. Pour présenter ma famille: un aîné de 2 ans et demi et des jumeaux garçon/fille de 1 an (oui…). L’éducation de notre aîné nous a semblé très facile jusqu’à la naissance de son frère et sa soeur… depuis c’est enchaînement de cris, larmes, colères que je n’arrive (n’arrivaient, je commence doucement grâce à vos pages et à d’autres à mieux cerner les enfants…) pas à comprendre. Pour mon aîné l’ambiance était calme, sereine, joyeuse, pour les jumeaux c’était tout différent depuis leur naissance ils n’entendaient que cris, disputes, pleurs (gérer 2 nouveaux nés, une maison et l’intendance qui en découle, un mari qui retape la future nouvelle maison et un aîné un peu dérouté, ce n’est pas évident, sans vouloir me trouver d’excuse ). Je suis devenue quelqu’un de stressée, angoissée pour que tout soit prêt à l’heure etc… repas, bains, linge etc etc. Et bien sûr cela se ressent sur les enfants qui extériorisent leurs émotions par des cris.
Je me suis commandée quelques livres j’espère que cela m’aidera à trouver des pistes de réflexion afin de devenir une meilleure maman, calme, sereine, dé-ten-due (ça laisse rêveuse).
Je voudrais vous remercier pour tous vos articles. Mon mari est très septique quant à cette idée d’éducation sans punition ni cris (difficile même pour moi de mettre une croix sur des idées d’éducation reçues depuis toujours,). Mais j’y crois, nous allons devenir une famille épanouie. ..et ce grâce à vous .
Bonjour,
Je suis une maman de trois enfants de 8, 6 et 1 an et découvre avec beaucoup de bonheur (et d’espoir!) votre blog. Les idées que celui-ci véhicule sont tout à fait en adéquation avec ma façon de penser l’éducation.
Oui, mais…. J’ai beaucoup de mal à faire « obéir » mes enfants quand il s’agit de venir s’habiller, se préparer, manger…… Ils sont toujours en train de jouer ensemble et la phrase qui revient sans cesse et « attends, deux minutes, je finis ceci ou cela…. » Chose que j’accepterais volontiers si ces deux minutes ne se transformaient pas en une bonne dizaine pendant lesquelles je les appelle maintes et maintes fois et je finis toujours par crier, menacer d’une punition pour qu’ils obéissent. A chaque fois je me dis c’est la dernière fois que je perds mes moyens, mais non….. On est toujours en retard et dans un état de stress très important.
Je les préviens pourtant toujours: dans deux minutes il va falloir que vous veniez vous habiller, mettre vos chaussures….
J’ai toujours été contre la fessée et n’en ai jamais donnée à mes enfants, contre les punitions également mais là par contre je n’ai pas réussi à faire autrement.
Les deux grands sont bruyants, ne savent pas chuchoter quand le petit dernier dort….. Je passe mon temps à dire chut, votre petit frère dort mais deux minutes après c’est reparti de plus belle!
J’aimerai vraiment des conseils, je n’en peux plus de cette situation, j’ai l’impression que mon mari et moi passons notre temps à crier. J’ai très peur pour le petit dernier qui vit dans un bruit permanent et je crains qu’il ne commence par crier au lieu de parler!!
merci d’avance
Bonjour Fred,
2 minutes c’est 2 minutes…. mais quel adulte n’a jamais dit: « oui, j’arrive dans 2 minutes » et au final il se passait 5 bonnes minutes !
Les enfants reproduisent ce qu’ils voient et entendent. De plus, la notion du « temps » n’est pas quantifiable à l’enfant avant 5-6 ans. Votre deuxième est donc peut-être en train d’intégrer cette notion, pour l’aider à « visualiser » ce que représente 2 minutes, vous pouvez utiliser un simple minuteur de cuisine que vous réglez sur « 2 minutes » et lorsque la sonnerie retentit l’enfant doit venir. Ainsi vous l’aider à prendre conscience de ce que représente 2 minutes et il devient le moteur des actions et paroles qu’il engage.
Nous restons à votre écoute si vous en éprouvez le besoin.
A très vite,
Amélie
Bonjour Amelie,
J’ai le meme problème que Fred (enfants de 6 et 8 ans aussi) et j’ai bien essaye le minuteur et en effet au bout de 2 minutes l’enfant ‘doit’ venir mais que faire s’il ne vient pas?
J’ai beau expliquer « nous allons etre en retard a l’école’ ou ‘vous allez faire attendre vos grand-parents’ (2 matins par semaine ils les accompagnent a l’école) ‘et ce n’est pas tres gentil car ils se levent tot pour pouvoir vous accompagner’ Ils trainent et jouent au lieu de se preparer. Ca se termine regulierement avec des cris et des punitions (chez nous c’est 15 minutes plus tot au lit)
Merci d’avance pour vos suggestions,
Bonjour Amélie,
Je découvre cet article, très intéressant, qui m’instruit beacoup et que j’aurais aimé avoir lorsque mes enfants étaient petits. Je n’avais pas ce soutient parental (éducation positive…) mais bon à force de chercher personnellement au fond de soi-même et d’observer ses 2 enfants qui ont 13 mois d’écart, on arrive à les comprendre, à se mettre à leur place et à n’interdire que peu car pour ma part j’étais en congés parentale pendant 3 ans et repris une toute petite activité professionnelle qu’à l’âge de 4 ans de mon 2 ème enfant, ce qui m’a permis d’être entièrement disponible pour eux afin de se socialiser et d’échanger avec d’autres parents pendant des activités pour les enfants comme le lieu d’accueil enfants-parents où j’ai travaillé plusieurs années plus tard, la halte-garderie, une association créée par une maman qui s’intéressit aux méthodes pédagogiques alternatives.
Les punitions n’ont servi à rien avec ma fille et je les ai vite abandonné, tout se passait pour le mieux.
Mon fils par contre qui est le 2ème, faisait beaucoup de crises, je comprends aujourd’hui que je n’ai pas été à la hauteur de les comprendre.
Par la suite, ces crises se sont un peu modifiées, lors dets crises et il n’avait plus sa place d’enfant, il avait un ton moqeur et il était arogant. Nous essayons énormément de choses que nous ne voulions pas en arriver à un tel point, cela pouvait durer 1heure. Et l’on prévenait de ce qui allait se passer et lui mettait une fessée, chatiment corporel par lequel je n’étais pas fière. Mais, la preuve est que tout s’arrêtait et il retrouvait sa place d’enfant. Pratique que je n’ai jamais fait avec ma fille.
J’ai toujours eu beacoup d’empathie pour eux, toujours beaucoup de respect, d’écoute, d’accompagnement envers eux.
J’ai utilisé 2 techniques avec mon fils car il tapait donc l’oreillier qui fonctionnait bien et il nous mordait tous les 3 donc le gant de toilettes qui lui aussi a très bien fonctionnait.
J’aurais aimé avoir un soutien comme le votre pour essayer de plus le comprendre encore afin de mieux faire pendant ces crises et de ne pas en arriver à cet fessé parfois seulement attention. La fessé était utilisé uniquement lorsqu’il n’avait plus la place qu’il devait avoir.
Maintenant, ils sont adolescents et tout se passe très bien. J’ai été obligée de faire un travail sur moi car ma fille me faisait souffrir dans sa façon de me parler mais c’était un blocage de ma part, un retour en arrière que j’ai mal vécu pendant mon enfance. Une remise en question s’impose à chaque moment du développement de son enfant.
Ce que j’ai appris aussi, c’est d’être soi-même, d’en certaines mesures quand même, et l’on ne fait pas toujours bien les choses mais d’en reparler toujours avec lui et de lui expliquer toujours notre façon d’agir et même de s’excuser si l’on n’a fait quelque chose qui n’ait pas adapté, qui peut blesser en lui disant que ce n’était pas notre attention. La patience est très dur à acquérir, surtout que je suis malade et atteinte d’une maladie chronique et avec une très grande fatigue.
CONTINUEZ AINSI CA AIDERA BEAUCOUP DE PARENTS
Bonjour Amélie, j’apprécie beaucoup cet article, à une réserve près : l’exemple de la pluie et des bottes. Un enfant de 3 ans qui va marcher dans la rue mouillée pieds nus c’est généralement un enfant qui au mieux s’enrhume, au pire tombe vraiment malade. Pour moi la responsabilité d’un parent est aussi de protéger l’enfant qui n’a pas la capacité cognitive de faire le lien entre pieds mouillés et maladie. Et donc dans ce cas mon rôle sera, même si je déteste faire, de contraindre physiquement l’enfant à mettre ses bottes, bien sûr en lui expliquant pourquoi. Et s’il n’y a pas d’autre moyen de les lui faire garder que de punir, tant pis, il faut le faire. Après tout, comme vous le dites vous même, côté sécurité routière la ceinture vient d’une prise de conscience mais le ralentissement devant les radars par peur du gendarme ça a sauvé pas mal de vies quand même.