La peur des enfants comme des adultes, que chacun l’estime rationnelle ou non, est bien réelle. Votre nourrisson pleure beaucoup ? Votre enfant parait angoissé devant certaines situations ? Il se referme dès que vous abordez un sujet en particulier ? Il s’agrippe à vous dès que vous rencontrez de nouvelles personnes ? Votre enfant pleure chaque matin pour aller à l’école ? Des cauchemars le réveillent souvent la nuit ?
D’où vient la peur des enfants ? Comment la gérer et l’apaiser ?
En tant que parents, nous devons nous même faire face aux peurs de notre fils, Arthur. C’est dans l’attention de l’accompagner au mieux dans la gestion de ses peurs, de ses émotions et de sa personne que nous nous sommes intéressés aux causes et aux solutions pour accompagner au mieux la gestion de la peur des enfants. Le livre de T. Berry Brazelton « Points forts : Les moments essentiels du développement de votre enfant« a été d’une précieuse ressource dans notre chemin de parents.
Les adultes qui respectent le besoin qu’ont les enfants […] d’avoir peur devant les nouvelles expériences marquantes, les aident en même temps à surmonter ces craintes, et à apprendre à affronter celles qui viendront par la suite. (T. Berry Brazelton)
Le rôle de la peur des enfants dans leur développement
La plupart des enfants connaissent des périodes de peur et d’angoisse lorsqu’ils développent de nouvelles compétences. L’indépendance, l’autonomie et les progrès qu’ils acquièrent perturbent, d’une certaine manière, l’équilibre qu’ils s’étaient crées et auquel ils s’étaient habitués.
Cependant, la peur va jouer comme un moteur fournissant à l’enfant l’énergie et le courage nécessaire à la nouvelle adaptation auquel il doit faire face. En affrontant sa peur, l’enfant apprend à connaître, maîtriser et gérer ses émotions. Le rôle du parent est d’être là pour l’enfant, de l’accompagner de manière bienveillante afin que l’enfant ressente cette confiance qui va lui donner également l’énergie nécessaire pour aller au delà de sa peur.
La peur est universelle et sera présente tout au long de la vie d’une personne. C’est pourquoi il est important de bien la prendre en compte, de l’accueillir et de la respecter comme il se doit. Être présent auprès de l’enfant et soutenir ses efforts dans le dépassement de ses peurs c’est lui offrir le meilleur des accompagnements.
La peur n’est pas négative, elle assure le contrôle et la gestion du corps et de l’esprit face à des situations ou des personnes. Accueillir la peur de l’enfant avec empathie va l’aider dans sa démarche de dépassement de soi et dans la faculté qu’il va avoir à maîtriser cette peur pour mieux la dépasser ensuite.
Les 5 peurs les plus fréquentes chez les enfants
1. La peur de tomber ou du vide
La peur de tomber est présente chez presque tous les nouveaux-nés, on la reconnaît par la manifestation d’un sursaut appelé le « réflexe de Moro ».
Cette peur peut être atténuée par le fait de bien maintenir le corps du petit bébé lorsqu’il est porté, et notamment la tête qui doit toujours être soutenue lorsque le bébé est pris ou déposé.
Pour dormir, il est également possible d’enrouler son bébé dans une couverture afin de l’emmailloter. Dans cette couverture, l’enfant est complètement enveloppé et contenu, ce qui va lui rappeler la proximité et l’étroitesse de l’utérus de sa maman.
2. La peur des inconnus
La peur des inconnus est observable chez tous les enfants. Elle se manifeste même déjà chez les nourrissons. Car dès 1 mois, l’enfant « reconnaît » ses parents, il reconnaît leur visage, leur voix et leurs attitudes.
Plus tard, l’enfant peut se sentir angoissé à l’idée de rencontrer des gens pour la première fois, ou même de voir des personnes qu’il voit par moment mais pas de façon régulière.
Cette peur peut être atténuée de différente manière :
– Éviter de faire passer un nourrisson dans les bras de plusieurs « inconnus » le même jour
– Porter l’enfant en position ventre contre ventre dans un lieu qui lui est encore peu familier, voire inconnu
– Présenter à l’enfant les personnes qu’il va rencontrer
– Expliquer le déroulement d’une situation
– Ne jamais le forcer à aller vers la personne inconnue pour lui dire bonjour, laisser plutôt cet inconnu venir embrasser l’enfant
– Laisser à l’enfant une période d’adaptation afin qu’il s’approprie les lieux et les personnes
– Se tenir toujours près de l’enfant, à sa hauteur et en le touchant lorsque l’enfant montre une certaine angoisse ou une certaine appréhension.
3. La peur des animaux
Il s’agit souvent des animaux domestiques comme les chiens, les chats, les lapins…
N’est-ce pas effrayant un chien qui arrive en courant et en aboyant ? Imaginez cette expérience vécue du haut de la taille d’un enfant !
Si l’enfant en ressent le besoin, il ne faut pas hésiter à le porter lorsque des animaux dont il semble avoir peur sont en sa présence. Il est judicieux de laisser l’enfant observer l’animal en question : son aspect, sa démarche, ses attitudes, le bruit qu’il fait.
4. La peur du noir et les cauchemars
C’est une peur que l’on peut commencer à observer chez les enfants à partir de 12 mois, avec un pic entre 2 et 3 ans. Bien évidemment, cette peur survient souvent la nuit. L’enfant, alors projeté dans l’obscurité, perd tous ses repères et peut même sembler complètement perdu. Cette peur est souvent le résultat d’une progression rapide dans sa quête d’indépendance et d’autonomie.
Lors de ces moments là, il est nécessaire de bien écouter son enfant et de prendre en compte sa peur dès l’instant où il l’exprime. Pour l’aider à exprimer cette peur, il est possible d’utiliser l’écoute active.
5. La peur de l’école
Il faut bien garder à l’esprit que le petit d’homme est prêt à la sociabilisation vers 6 ans. En dessous de cet âge là, il est donc tout à fait normal de voir un enfant ressentir de l’appréhension à se rendre à l’école, qui plus est, représente une « séparation » avec ses parents. Bien sur, l’école est une étape à laquelle tous les parents travaillant à l’extérieur de leur domicile sont contraints.
Cependant, avec beaucoup d’écoute et un accompagnement bienveillant, il est possible de rendre cette étape plus agréable à l’enfant. Il ne s’agit pas de lui vanter les points positifs que peut lui apporter l’école, mais plutôt d’écouter ce qu’il n’aime pas afin de voir avec lui ce qu’il est possible de trouver comme solution. L’enfant devient alors acteur de son émotion en cherchant à régler son propre problème.
Je vais être honnête avec vous mais l’école traditionnelle n’est pas la panacée pour de jeunes enfants. A un âge où ils ont énormément besoin d’écoute, d’empathie, où ils ont besoin que l’on s’adapte en permanence à eux face à leurs découvertes de la vie, l’école traditionnelle leur demande exactement l’inverse. C’est à l’enfant de s’adapter à l’école et de faire preuve d’écoute. De nombreux parents ne sont plus en phase avec ces traditions archaïques et ont décidé de créer des nouvelles écoles alternatives.
Si vous souhaitez aller plus loin sur le sujet, je vous invite à lire notre article sur l’école Montessori et le témoignage de Eve Herrmann (auteur « Montessori ») sur l’instruction en famille.
Prenez soin de vous et de votre famille.
Amélie BLOT
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