Être un enfant libre est-ce possible ? Qu’entend-on par liberté ? La liberté est-elle source de pouvoir ? Comment s’épanouir en liberté tout en respectant les règles « imposées » par la communauté ?
Ces questions reviennent souvent chez nous. Nous souhaitons accompagner nos enfants afin qu’ils se développent harmonieusement, qu’ils soient libres affectueusement, mais aussi dans leur façon de penser et d’entreprendre. Nous sommes aussi conscients des contraintes et des exigences imposées par la société. Cette « société » n’est pas uniquement l’image de la nation au sens propre, car bien que celle-ci soit présente, à l’échelle de l’enfant, la famille et le cercle de proches est « le groupe humain » dans lequel l’enfant évolue quotidiennement.
Notre rôle est alors de donner à l’enfant assez d’outils afin qu’il conserve intacte sa façon d’être tout en veillant à respecter celle des autres.
Voilà ce que je souhaite aborder au travers de cet article, comment aider son enfant à être libre tout en agissant avec respect et empathie sur le monde qui l’entoure ?
Beaucoup d’ouvrages nous aident et nous guident à trouver notre propre style, à nous approprier les habitudes et les habiletés à développer. À ce sujet, nous pouvons vous conseiller le très bon livre : « Libres enfants de Summerhill » d’Alexander Sutherland Neill
La liberté, le respect et l’empathie
Pour commencer, voici comment ses notions sont définies dans le dictionnaire.
Liberté
État de quelqu’un qui n’est pas soumis à un maître. Condition d’un peuple qui se gouverne en pleine souveraineté. Droit reconnu par la loi dans certains domaines, état de ce qui n’est pas soumis au pouvoir politique, qui ne fait pas l’objet de pressions. Situation de quelqu’un qui se détermine en dehors de toute pression extérieure ou de tout préjugé. Possibilité d’agir selon ses propres choix, sans avoir à en référer à une autorité quelconque. État de quelqu’un qui n’est pas lié par un engagement d’ordre contractuel, conjugal ou sentimental.
Respect
Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers.
Empathie
Faculté intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent.
Au sens que nous développons, la liberté s’attache énormément aux notions de respect, d’ordre et d’empathie. La liberté n’est pas l’anarchie. Pour être libre, il faut prendre en compte les besoins des autres avec empathie afin de ne pas entraver leur propre liberté. L’écoute et l’observation sont aussi des valeurs fondamentales qui vont permettre à l’enfant de se former efficacement. Lorsque l’enfant comprend le sens des règles auxquelles il doit se plier, il les accepte et le respect est naturel, facile, aisé.
« […] C’était vraiment là le plus grand objet de surprise que l’on trouvait chez nos enfants; celui qui donnait le plus à réfléchir, qui semblait contenir quelque chose de mystérieux : l’ordre et la discipline unis si étroitement qu’ils engendraient la liberté. » (Maria Montessori dans « L’enfant »)
Comprendre le sens des règles
La notion de règle à respecter est souvent associée à des actions négatives ou néfastes. Et pourtant, les règles sont importantes lorsque l’on vit en communauté (famille, groupe, école, …). Cependant, il y a, à mon sens, l’art et la manière d’amener l’enfant à les respecter.
Lorsque l’enfant est considéré comme une personne à part entière, il est naturel de lui expliquer le sens des choses et de les vivre à travers de vraies situations. C’est-à-dire se servir des moments concrets du quotidien comme support pédagogique.
Par exemple, à 3 ans, un enfant est en phase d’acquisition des automatismes liés aux règles de politesse. Ces règles sont importantes, car elles permettent une entrée cordiale et respectueuse au sein d’un groupe. Elles sont aussi, à mon sens, porteuses de joie partagée. La politesse permet des rapports gagnants-gagnants sous tous les points de vue. Il y a un lien très fort entre le fait de donner et celui de recevoir. C’est cette notion que nous expliquons à nos enfants pour leur faire comprendre l’importance de ces règles. Dire « Bonjour », « Au revoir », « S’il te plaît » et « Merci » ne sont pas que des mots à prononcer systématiquement, ils s’accompagnent aussi d’un comportement et de sentiments. Ceux de vouloir donner du plaisir et d’en recevoir en retour. C’est du partage, même si la chose partagée n’est pas « palpable », l’émotion qui passe est bien présente et d’une certaine manière nous pouvons la « sentir » ainsi que les répercussions positives sur notre humeur.
Pour qu’une règle soit acquise par l’enfant, il faut qu’elle soit simple et compréhensible, mais surtout que l’enfant ait la capacité de l’acquérir. C’est une perte de temps et d’énergie et c’est également néfaste pour l’épanouissement familial que de vouloir forcer l’acquisition de certaines choses avant que l’enfant n’en soit physiologiquement prêt.
La patience, l’exemplarité et la mise à profit des situations vécues sont les vertus à cultiver au quotidien pour que les enfants se libèrent des automatismes rébarbatifs et qu’ils puissent ainsi cultiver leur propre liberté dans le respect de tous et ainsi vivre libre et heureux en société.
« Rien ne peut être accompli avec la seule aide du temps et de la patience, si l’on n’a pas profité des occasions qui se sont présentées pendant la période constructrice. » (Maria Montessori dans « L’esprit absorbant de l’enfant »)
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Prenez bien soin de vous et de vos enfants
Amélie
Je trouve dommage le sens donné à l’anarchie, que l’enfant doive se PLIER aux règles qu’il comprend et expliquer à l’enfant pour LUI FAIRE COMPRENDRE l’importance des règles de politesse. En mon sens, cela va dans le sens contraire d’être et devenir un enfant libre.
Bien d’accord avec karsatag, si les règles se vivent par et dans la famille alors l’enfant les intégrera forcément, mais à SON rythme et sans avoir besoin pour les parents d’effectuer tout un travail de douce manipulation au quotidien pour amener l’enfant à se plier aux règles. Je n’explique rien à ma fille de 2 ans et elle dit merci, bonjour, au revoir, s’il te plaît et j’en passe… sans que j’ai eu besoin de les lui expliquer. Je la laisse pour le coup, vraiment libre d’utiliser ou non ces formules et voila le résultat Un enfant, tout jeune de surcroît, ne peut être libre que dans l’absence de contraintes et de pression. Si la confiance que lui porte ses parents existe, alors l’enfant apprendra l’auto régulation et adaptera de LUI-MÊME son comportement ; -)
Chouette, un article écrit plutôt qu’une vidéo !!!! On peut le lire sans déranger les autres autour de soi et à son rythme. Svp, continuez les articles plutôt que les vidéos!