Education bienveillante
Education bienveillante

L’éducation bienveillante, un gage de confiance et d’empathie

« C’est pour ton bien. Racines de la violence dans l’éducation de l’enfant » d’Alice Miller. Ce livre est très intéressant sur de nombreux points et il ne manquera pas de devenir une source pour d’autres articles à venir.

A travers ce livre, je comprend une fois de plus à quel point le fait d’être parent ne s’improvise pas et que ce que nous avons reçu étant enfant conditionne nos réactions, notre tempérament et nos façons de faire en général.

Alice Miller dit d’ailleurs d’une façon très juste à ce propos :

La générosité et la tolérance ne passent pas par l’intermédiaire du savoir intellectuel. Si nous n’avons pas eu, enfants, la possibilité de vivre consciemment et de surmonter le mépris qui nous était infligé, nous le perpétuons.

C’est pourquoi offrir une éducation bienveillante à son enfant se prépare. A moins d’avoir reçu ce type d’enseignement étant enfant, un travail de recherche et d’information est inévitablement nécessaire. Un travail de remise en cause parait inévitable en tant que parent, car il faut faire face à ses propres émotions pour accueillir avec empathie celles de ses enfants. Cela n’est pas toujours évident, même lorsque l’éducation reçue n’a, en rien, été traumatisante.

A travers cet article, nous allons aborder ce qu’Alice Miller appelle « La pédagogie noire », c’est à dire l’impact qu’à le conditionnement d’une éducation répressive sur l’enfant puis l’adulte qu’il devient. Nous verrons ensuite, qu’elle n’est pas forcément plus tendre avec l’éducation bienveillante étant donné que le mot « éducation » représente pour elle un besoin d’exercice de l’adulte sur l’enfant. Nous vous révèlerons ce qui à ses yeux représentent les caractéristiques primordiales d’un bon accompagnement de l’enfant.

C'est pour ton bien - Alice Miller
C’est pour ton bien – Alice Miller

La « Pédagogie noire » selon Alice Miller

Pour Alice Miller, la mutilation, l’exploitation et la persécution physique des enfants a traversé les âges, les époques, les frontières et ne connaît pas de limites. Elle parle même d’une nouvelle forme de « violence » apparue avec l’époque moderne. Elle ose alors un rapprochement entre les termes « cruauté psychique » et « éducation ». Elle établit ce rapprochement d’après des études qu’elle a effectué à partir d’ouvrages et autres rapports d’analyses.

Elle indique qu’il est possible d’inculquer et de faire subir à l’enfant toute sorte de principes et de châtiments sans que celui ci en tienne rigueur à ses parents.

On peut faire de l’enfant une foule de choses dans les deux premières années de sa vie, le plier, disposer de lui, lui enseigner de bonnes habitudes, le corriger et le punir, sans qu’il arrive quoi que ce soit, sans que l’enfant se venge.[…] S’il lui est interdit de réagir à sa manière, parce que les parents ne supportent pas ses réactions (cris, tristesse, colère) et les interdisent par de simples regards ou d’autres mesures éducatives, l’enfant apprend à se taire.

[…] ils (ndlr : les enfants) ne sont pas entravés par un passé, et leur tolérance vis-à-vis des parents est absolument sans limites. L’amour filial empêche l’enfant de découvrir la cruauté psychologique des parents qu’elle soit consciente ou inconsciente et sous quelque forme qu’elle prenne.

A la lecture de ces lignes, il est facile de rebondir sur des propos que l’on entend régulièrement lorsque l’on aborde le sujet de l’éducation. Les propos en questions pourraient se résumer à des phrases telles que « Oui, j’ai reçu quelques claques et quelques fessées mais je n’en suis pas traumatisé(e) » ou encore « Les punitions n’ont jamais fait de mal aux enfants »…

Et pourtant, Alice Miller démontre que de nombreuses maladies psychiques (dépressions, névroses) prennent bien souvent leurs sources dans l’enfance des patients. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ces maladies tiennent pour responsable non pas les évènements réellement vécus mais au contraire sont les résultats d’un mauvais accompagnement liés au refoulement des émotions vécues à ces moments là. Et par quel moyen l’enfant devenu adulte exulte sa colère si longtemps réprimée ? Elle répond en affirmant que la colère ne s’évanouit pas mais qu’elle se change en haine plus ou moins consciente de son propre soi.

Avec des systèmes « d’éducations répressifs » ou de « pédagogie noire » (pour reprendre ces termes), elle démontre plusieurs principes tels que :

– le sentiment du devoir engendre l’amour
– l’obéissance rend fort
– il ne faut pas céder aux besoins de l’enfant
– les parents ont toujours raison

Bien sûr, tout est à nuancer, les notions d’oppositions noir/blanc s’agrémentent d’une innombrable palette de nuances aussi nombreuses qu’il y a de parents et donc de façon d’éduquer. Cependant, ce livre met en lumière les effets négatifs de l’éducation répressive et conforte d’autant plus dans le choix d’un accompagnement bienveillant sur les enfants.

 » Pédagogie blanche  » ou quand  » éducation bienveillante  » se rapporte à un oxymore pour Alice Miller

Un oxymore est une figure de style réunissant deux mots en apparence contradictoires. Pour Alice Miller éducation et bienveillance en aurait été un exemple parfait.

Pour elle, le mot « éducation », même interprété positivement, suggérait plus un besoin d’exercice de l’adulte sur l’enfant qu’une manière d’accompagner l’enfant de façon empathique dans la construction de sa propre personne.

Tous les conseils pour l’éducation des enfants trahissent plus ou moins nettement des besoins de l’adulte, nombreux et divers, dont la satisfaction n’est pas nécessaire au développement de l’enfant et de ce qu’il y a de vivant en lui, et par surcroît l’entrave. Cela vaut même pour les cas où l’adulte est sincèrement persuadé d’agir dans l’intérêt de l’enfant.

L’enfant a besoin d’être accompagné par un adulte, c’est un fait qu’elle énonce clairement. Elle précise même que l’accompagnement, pour qu’il permette à l’enfant de se développer pleinement, doit présenter des caractéristiques bien particulières :

– Respect de l’enfant
– Respect de ses droits
– Tolérance pour ses sentiments
– Développer à l’égard de l’enfant de l’empathie

L’empathie est une caractéristiques primordiales pour Alice Miller qui précise par la suite qu’il est nécessaire d’intégrer pleinement la personnalité de l’enfant pour pouvoir le comprendre, le soutenir et l’aimer.

On apprend en écoutant, et l’on écoute d’autant mieux, et l’on comprend d’autant mieux l’autre, que l’on a appris en l’écoutant. Ou, si l’on veut s’exprimer autrement : pour apprendre ce qu’est un enfant, on a besoin d’une certaine empathie avec lui, et l’empathie augmente avec ce que l’on a appris sur lui.

alice miller
Alice Miller

Continuons, tous ensemble, à offrir un environnement et une éducation bienveillante un accompagnement bienveillant et une parentalité positive à nos enfants afin qu’ils grandissent dans le respect de leur personne et de celle d’autrui. Des enfants confiants et bien dans leur peau deviendront des adultes sereins qui offrirons d’autant plus facilement à leurs enfants ce qu’ils ont eux même reçu.
Pour démarrer ou continuer sur ce chemin, je vous invite à découvrir ou redécouvrir cet article sur la communication non violente de Marshall Rosenberg?

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About Amelie Blot

Je me rappelle étant petite que je disais à ma maman : "quand je serai grande je ne punirai pas mes enfants !". Les années ont passé, je suis devenue maman et ce principe qui "était" en moi est plus fort que jamais. Je me forme au quotidien, à travers mes lectures enrichissantes et auprès de mon petit Arthur, à une méthode d'éducation respectueuse et bienveillante. J'espère pouvoir vous transmettre le goût de vivre la fabuleuse aventure de la parentalité tout en préservant l'épanouissement familiale si nécessaire au bonheur.

3 3 commentaires

  1. Merci pour cet article ! Cela fait longtemps que j’ai envie de lire Alice Miller, mais je ne savais pas vraiment par lequel commencer…. Je vais me lancer !

    • Bonjour,
      En effet, ce livre est passionnant ! Vous ne pourrez plus le lâcher :-)
      Bonne lecture et à très vite,
      Amélie

  2. J’ai lu cet ouvrage il y a un peu moins de dix ans, en formation EJE! Je me souviens qu’il m’avait beaucoup marqué à l’époque. Merci pour cet article qui me donne envie de le relire! À bientôt :-)

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