Oui je sais, super trash le titre mais ce que tu vas lire l’est bien plus !
A l’ère de l’information, nombreux sont les parents qui veulent offrir à leurs enfants une éducation respectueuse de leur rythme, de leur développement, de leur bien-être physique et mental. Il faut dire qu’il y a encore 10 ans, seuls les parents les plus motivés et déterminés étaient capables de trouver de l’information sur les pédagogies alternatives (Montessori, Freinet, Steiner…).
Avec Internet, n’importe qui aujourd’hui peut accéder depuis son smartphone à toute cette information, et se rendre compte que l’école traditionnelle en partage peu les valeurs. Il existe bien entendu des enseignants qui font un travail formidable et qui tous les jours, de leur propre chef, valorisent les enfants dans leurs apprentissages. De mes propres souvenirs d’écolier et de ce que je peux encore en percevoir aujourd’hui, j’ai l’impression que ces enseignants semblent bien isolés, quand ils ne sont pas décriés par une partie de leurs collègues et des parents.
Pourquoi l’Éducation Nationale ne forme toujours pas les nouveaux enseignants à la pédagogie positive ? L’apprentissage, par le respect et le plaisir, n’est plus une affaire de débats entre les traditionnels pour ou contre. C’est aujourd’hui une réalité validée par les sciences cognitives.
C’est quoi le résultat de tout cela ?
En 2012, le rapport du Haut Conseil de l’Éducation, fait état:
L’échec scolaire est trop important en France. Le nombre élevé de sortants sans diplôme (environ un jeune sur six chaque année) et la proportion d’élèves ayant des acquis insuffisants (15%) ou fragiles (25%), tant en fin d’école primaire qu’en fin de collège, en témoignent.
Le Haut Conseil de l’Éducation est un organisme consultatif, institué par la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école du 23 avril 2005. A la demande des ministres de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, il émet des avis et peut formuler des propositions sur la pédagogie, les programmes, l’organisation, les résultats du système éducatif et la formation des enseignants.
5 ans plutôt, en 2007, ce même conseil avait avancé les mêmes chiffres dans un précédent rapport. On peut y lire qu’à la fin du CM2:
25 % ont des acquis fragiles
Pour ces élèves, les acquis ne sont pas stabilisés en fin de CM2 et de nombreuses capacités sont encore en cours d’acquisition : tous les élèves n’arrivent pas à la fin de l’école primaire pourvus des capacités de lecture et de calcul qui leur permettront d’accéder à l’autonomie. Ils ne sont pas encore des lecteurs assez entraînés pour assimiler le contenu de livres scolaires, ou même pour les utiliser. Les professeurs de sixième constatent qu’ils lisent trop lentement parce qu’ils déchiffrent mal, ou bien qu’ils déchiffrent correctement mais ne comprennent que très partiellement ce qu’ils lisent, faute des connaissances linguistiques (lexique, grammaire) et culturelles suffisantes. En calcul, ils ne maîtrisent pas les opérations de base. Ces élèves aux acquis fragiles sont condamnés à une scolarité difficile au collège et à une poursuite d’études incertaine au-delà.
15 % connaissent des difficultés sévères ou très sévères
Leurs lacunes sont diverses : lexique très limité, difficultés de compréhension, repères méthodologiques et culturels très insuffisants. Dans le meilleur des cas, ces élèves déchiffrent, mais ne sont pas capables de comprendre l’ensemble du sens du texte qui leur est soumis ni d’en déduire quoi que ce soit ; dans le pire des cas, ils ne déchiffrent même pas. Ces lacunes rendent impossibles aussi bien un réel parcours scolaire de collège qu’une formation qualifiante.
Une proportion aussi élevée d’élèves en difficulté ou en très grande difficulté n’est pas une fatalité: les enquêtes internationales (PIRLS) montrent que certains pays, tels la Suède et les Pays-Bas, parviennent à la faire baisser à moins de 5 % à la fin du primaire.
Ce sont ainsi 300 000 enfants qui sortent chaque année de CM2 avec des difficultés. L’Éducation Nationale connaît donc très bien ces chiffres mais aucun changement n’a été fait entre 2007 et 2012. Je n’ai trouvé aucun autre chiffre depuis ces dates sur l’évaluation de la scolarité du primaire de nos enfants. A vrai dire à lire leur rapport de 2012, on peut tout à fait imaginer que les chiffres sont ceux repris de 2007. Cela voudrait dire que depuis 9 ans, après avoir constaté des chiffres incroyables et graves, personne n’a réévalué le niveau des enfants de CM2. En même temps, tu peux les comprendre, quand tu sais que t’as vraiment rien fait de bien probant pour améliorer tes résultats, tu évites de te faire évaluer. Au mieux tes chiffres sont stables. Parce que tu vois, c’est un peu compliqué d’aller dire aux citoyens que tu ne remplis pas ton rôle et qu’en plus c’est ton plus haut poste de dépenses.
Pour des raisons probablement politiques, le Haut Conseil de l’Éducation a été remplacé par le Conseil Supérieur des Programmes. Le dernier rapport du HCE date de décembre 2012 et le CSP a pris ses fonctions en octobre 2013. C’est sûr que l’instruction de nos enfants n’est pas à 10 mois près. Bref, ce nouveau conseil, qui n’en est pas un en fait puisque c’est lui qui était là avant le HCE, a émis diverses propositions d’évolution au ministère de l’Éducation Nationale que l’on peut retrouver en partie dans son rapport d’activité publié en avril 2016.
Depuis sa mise en place en 2013, ce conseil a connu la démission de son président Alain Boissinot en juin 2014 et du sénateur Jacques Grosperrin en mai 2015. Ce dernier dénonce « une commission très homogène dans son idéologie, marquée à gauche » qui forme selon lui « le bras armé souterrain de la ministre ». De l’aveu même de son ancien président Alain Boissinot « en France, on entre dans les questions pédagogiques par la philosophie politique, alors qu’ailleurs on est plus pragmatique, on part du niveau et des capacités des élèves. »
Vu de l’extérieur on a l’impression que, pour nos « élites », l’avenir de nos enfants est vraiment une question de jeu politique.
Nos enfants seront-ils concernés par l’échec scolaire ?
Si tu es abonné(e) à notre lettre et que tu consultes régulièrement nos vidéos sur YouTube, c’est certainement que tu as décidé de prendre en main l’avenir de tes enfants. Rien que cette seule volonté t’amène certainement à réfléchir sur toi-même et sur ton comportement de parents. Sans trop s’avancer, on peut quand même imaginer que nos enfants seront à l’abri d’un échec scolaire car nous prendrons les dispositions nécessaires pour que cela n’arrive pas. La réussite et le bonheur des enfants est d’abord une affaire de famille. J’ai parfois l’impression que l’on donne une trop grande importance au rôle de l’école.
Même si les écoliers ne sont pas en échec scolaire, sont-ils pour autant épanouis dans leurs apprentissages? Prennent-ils un réel plaisir à apprendre ce qu’on leur enseigne à l’école? 6 heures par jour à partir de l’âge 3 ans avec tous le même programme, avec des matières et des exercices que la plupart trouve barbant. C’est vrai qu’à 10 ans, tous les enfants ont envie de connaître toute l’Histoire de L’Égypte ancienne. Ils aspirent tous à résoudre des équations à 2 inconnus. A croire que tout le monde va devenir historien ou mathématicien. Attention, je ne dis pas qu’il ne faut pas enseigner ces matières aux enfants, je dis simplement que tous les enfants n’aspirent pas au même chose au même moment. Personnellement, je me suis passionné pour l’Histoire à l’âge de 25 ans. et j’ai bien plus appris en 3-4 bouquins qu’en passant 10 ans à l’apprendre à l’école. Cela en dit long sur la manière dont notre cerveau apprend.
On s’étonne – ou pas d’ailleurs – que de nombreux élèves décrochent. Si les parents ne sont pas là pour récupérer le coup, t’es bon pour un échec scolaire. Au fil des années, l’Education Nationale nous apprend que le niveau des enfants baisse de plus de plus et notamment dans les milieux défavorisés. C’est sûr que l’échec de l’Education Nationale se voit moins à Neuilly-sur-Seine qu’à Saint-Denis. Où est donc l’école égalitaire que l’Etat nous vend depuis toutes ces années?
On le savait déjà mais le rôle des parents est la principale clé dans la « réussite » de l’instruction.
Comment serait notre monde si chacun des élèves étaient accompagnés avec bienveillance dans ses apprentissages? Comment seraient-ils si l’école formait des gens libres et heureux? Mais ceux qui nous gouvernent nous veulent-ils libres et entreprenants ou dociles et manipulables? C’est ce que nous allons voir plus loin.
Le boom des écoles aux pédagogies alternatives et de l’instruction en famille
Devant cet échec des pouvoirs publiques à instruire nos enfants, certains citoyens ont décidé de prendre les choses en main. Nous voyons donc logiquement des parents créer leurs propres écoles. Et bien souvent au détriment de leur carrière professionnelle et/ou de leur revenu. Certains peuvent offrir à leurs enfants une école auto-financée, d’autres, faute de moyens, quittent leur travail pour instruire leur enfant à domicile. Faut dire qu’une école Montessori n’est pas à la portée de toutes les bourses. Selon les chiffres 2010 de l’Education Nationale, la dépense moyenne par élève et par an est de 5 870 euros par élève du premier degré, et de 8 370 euros par collégien. Les écoles Montessori sont des écoles hors contrat, elles ne reçoivent donc aucune subvention de l’Etat. Malgré tout quelle grande ville aujourd’hui n’a pas au moins une école Montessori?
Il y a deux fois plus d’enfants qui font l’école à la maison qu’en 2008. 24 878 enfants en IEF et 56 400 élèves étudient dans des établissements hors contrat pour 2014-2015. Ce sont encore des chiffres très faibles comparés aux 12 millions d’élèves qui peuplent nos écoles traditionnelles.
L’État devrait ainsi se réjouir de voir tous ces parents prendre les choses en main. Essayer de réussir là ou il continue à échouer depuis de nombreuses années. L’enseignement scolaire est l’un des premiers postes de dépenses de l’Etat, les écoles alternatives et l’IEF ne leurs coûtent presque rien.
Vers un renforcement des contrôles des écoles hors contrat et à domicile
Najat Vallaud-Belkacem a présenté, jeudi 9 juin 2016, l’état des lieux de la scolarisation dans les établissements privés hors contrat et de l’instruction à domicile, ainsi que de nouvelles mesures visant à garantir le droit à l’éducation pour tous les enfants, dans le respect des valeurs de la République et de la liberté d’enseignement.
Alors même que chaque année, 300 000 élèves arrivent en 6e avec un niveau insuffisant et 150 000 sortent du parcours scolaire sans aucun diplôme, l’État a décidé de durcir les contrôles sur ces 70 000 enfants. Il voudrait gentiment nous faire croire que des parents qui paient 500€ par mois pour mettre leur enfant au primaire ou les instruire personnellement à domicile, avec toutes les contraintes qu’on imagine, ont besoin d’être plus contrôlés pour s’assurer qu’ils acquièrent les bonnes connaissances.
La ministre a demandé en 2015 à ses services de mener une enquête sur l’état de l’IEF en France. Deux tiers des enfants ont été contrôlés soit environ 16 500 élèves. Selon l’Etat les contrôles sont dans l’ensemble satisfaisants : seuls 7 % des premiers contrôles se sont avérés insuffisants. On ne sait rien par contre des critères de qualité des contrôles et du respect des apprentissages de l’enfant. Lorsqu’un deuxième contrôle a été effectué, 45 % de ces deuxièmes contrôles se sont avérés satisfaisants. 35 % des seconds contrôles non satisfaisants ont abouti à une mise en demeure de scolarisation. L’Etat a donc sommer environ 220 enfants d’aller à l’école. Proportionnellement si l’État avait réussi à contrôler tous les enfants en ief, il aurait demandé à 350 enfants d’être scolarisé. Soit environ 1,5% des 25 000 enfants en IEF. Oui oui tu as bien lu 1,5%. Là tu te dis, au moins pour ce petit 1,5%, il va être récupéré par l’école et sera sauvé de l’échec scolaire. Bah non, tu te rappelles 40% des enfants sortent du CM2 avec des acquis insuffisants
Malgré tout l’État s’est donné pour objectif de renforcer les moyens humains pour contrôler les familles. Des enseignants volontaires seront mobilisés pour venir en appui des corps d’inspection. Ils bénéficieront de décharges de services d’enseignement et d’indemnités pour missions particulières (IMP). En gros moins d’enseignants à l’école pour mieux contrôler les 1,5% d’enfants potentiellement en échec. Pourtant il y a encore quelques mois, les professeurs eux-mêmes se plaignaient du manque d’enseignants. Plus de 10 000 jours de classes ont été manqués en France cette année dû à ce manque.
L’inspecteur sait mieux que toi
Grosse nouveauté, les inspecteurs pourront soumettre les enfants à des exercices oraux ou écrits. Quand on sait que nombreux sont les parents à pratiquer les apprentissages informels et dont les enfants ne sont jamais soumis à aucun exercice, cela risque de faire des étincelles lors des contrôles. Et oui on peut apprendre énormément de choses sans être assis derrière un bureau et sans te dire que ce que tu connais est bien ou mal. Mais ça aussi tu le savais déjà
Après 2 refus des parents de soumettre leurs enfants à ces contrôles, hop direction l’école. C’est bien connu la sanction, la répression, la punition c’est tellement efficace. Dorénavant, les familles pourront être convoquées dans un lieu défini par l’inspecteur: « Le texte prévoira désormais très clairement qu’il revient à l’autorité académique de déterminer les modalités et le lieu du contrôle ». Il faudra donc aller passer un examen de contrôle des acquis dans un lieu inconnu pour l’enfant. Sympa quand t’as 8 ans !!! L’inspecteur devra vérifier que les connaissances de l’enfant correspondent au socle commun qui entrera en vigueur à la rentrée 2016.
Le problème c’est que ce socle commun définit les connaissances à avoir à la fin de la scolarité à 16 ans. Il ne stipule rien sur les acquis de fin de cycle. D’un côté tant mieux mais de l’autre cela donne les pleins pouvoirs aux inspecteurs. Vu qu’il n’a aucun texte sur lequel s’appuyer, c’est lui qui décide de tout ! On peut imaginer que si un enfant ne sait pas lire en fin de CE2 (ce qui tout est à fait possible en apprentissage autonome), l’inspecteur lui demandera d’aller à l’école.
Des djihadistes infiltrés dans nos écoles
On eu les moutons égorgés dans les baignoires, le risque des bombes cachées dans les burkas et maintenant nous avons la formation de petits djihadistes en herbe
Le 6 avril dernier la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a annoncé son intention de rendre plus difficile l’ouverture des écoles hors contrat. « Compte tenu des risques de radicalisation, je me demande si n’est pas venu le temps de passer d’un système de simple déclaration […] à un système de contrôle a priori, c’est-à-dire d’autorisation. » Et le premier ministre Manuel Valls «Les salafistes doivent représenter 1% aujourd’hui des musulmans dans notre pays, mais leur message, leurs messages sur les réseaux sociaux, il n’y a qu’eux finalement qu’on entend». Merci pour la précision statistique Manu. Par contre, on ne doit pas être sur les mêmes réseaux sociaux.
En France, il y a 1300 établissements hors contrat dont 300 de confessions religieuses: musulmanes, mais aussi des établissements juifs, catholiques, évangéliques et protestants. Sur ces établissements confessionnels, il y aurait environ 200 écoles catholiques, une cinquantaine de juives, une quarantaine de musulmanes et une quarantaine de protestantes.
Donc pour 40 écoles musulmanes à surveiller, l’Etat veut durcir l’ensemble des créations d’écoles à pédagogies alternatives. Ils auraient pu se creuser un peu plus la tête avant de sortir ça. Et cette stigmatisation à outrance est à vomir. « Bah ouais si t’es musulman, t’es un terroriste potentiel, c’est bien connu. Déjà que tu voles le travail et l’argent des bons petits blancs. Ah bah non je suis bête, pas le travail, c’est vrai que tu vis des allocations sociales. »
D’ailleurs l’Etat mène des procédures judiciaires pour faire fermer 5 établissements pour « faiblesses pédagogiques ». Oui oui 5 écoles sur 1300 soit 0,4%! Et même pas pour des raisons de risque de radicalisations religieuses.
Bref ! Malgré tout cela, il sera à l’avenir plus difficile de créer une école alternative en France. C’est l’Etat qui décidera si, oui ou non, la pédagogie que tu comptes offrir à tes enfants est bonne. Les écoles alternatives devront aussi être raccord avec le socle commun définit par l’Etat. Ce même État qui est incapable de remplir sa propre mission dans ses propres écoles. Quand bien même aujourd’hui la loi prévoit de pouvoir fermer les établissements à risques, c’est l’ensemble des écoles alternatives qui trinquent. Et soyons sérieux 2 minutes, si vraiment il y a un risque de radicalisation dans certaines écoles, est-ce vraiment ces « mesurettes » la solution? Bien sûr que non mais ça tu le sais déjà
Des atteintes à la liberté
On voit bien que les arguments de l’Etat ne tiennent pas la route.
Le premier argument consistant à nous dire qu’il faut veiller à ce que tous les enfants aient une bonne instruction est statistiquement inconcevable. D’un côté, on a 300 000 élèves de CM2 avec un niveau insuffisant et 150 000 qui sortent du parcours scolaire sans aucun diplôme. Et de l’autre côté 300 enfants en ief et 5 écoles hors contrats en faiblesse pédagogique.
Leur deuxième argument sur la radicalisation des écoles est aussi délirant on vient de le voir.
Vraiment on peut se demander pourquoi l’Etat s’acharne sur les pédagogies alternatives puisqu’elles sont encore une fois statistiquement plus efficaces. Il n’y a même pas de débats possibles tellement les chiffres parlent d’eux-mêmes. C’est un peu comme si Franck Ribéry t’expliquait les rudiments de la langue française.
On peut donc laisser aller notre imagination à toute les bizarreries. Peut-être que tous ces enfants libres peuvent faire peur. Ces adultes de demain parfaitement instruits ne seront peut-être pas des gentils citoyens dociles prêt à croire tout ce qu’on leur raconte. Tous ces enfants et adultes qui se posent de vraies questions sur l’avenir de la société et de la planète n’enrichiront peut-être pas Carrefour, Coca, McDo, Bayer, BNP ou Dassault ?
Et vu qu’ils commencent à devenir de plus en plus nombreux, mieux vaut ralentir ça avant qu’il ne soit trop tard ? Il faudrait quand même pas que ce soit l’effet boule de neige et qu’on se rende compte que l’école forme beaucoup de bons gentils soldats.
D’ailleurs, cela n’est pas un entêtement du gouvernement actuel car depuis Avril, divers députés de l’opposition s’attachent à présenter une loi pour rendre difficile la création d’une école hors contrat et carrément interdire l’instruction à domicile. Voici le début de leur texte. Si tu es debout, je t’invite vraiment à t’asseoir car eux ils ne sont pas là pour rigoler:
La loi du 28 mars 1882 dite « loi Ferry » a instauré pour tous les enfants, âgés de six à seize ans, une obligation scolaire. La loi française autorise néanmoins que cet enseignement soit dispensé dans des établissements privés hors contrat ou au sein de la famille.
Plus qu’une obligation de fréquentation d’une école, la loi impose en réalité une obligation d’instruction aux parents. Cette particularité a favorisé sur notre territoire l’émergence de deux phénomènes particulièrement préoccupants : la déscolarisation d’un nombre croissant d’enfants, surtout des filles, pour des motifs d’ordre essentiellement religieux d’une part, et la multiplication d’écoles privées hors contrat prônant un islam radical, d’autre part.
Les enfants sont alors victimes de propagande idéologique sous couvert de programmes éducatifs alternatifs. Ils risquent d’être marginalisés et embrigadés, car ils ne disposent pas encore de l’esprit critique qui leur permettrait de conserver leur liberté de conscience.
Franchement j’ai dû le relire tellement j’ai halluciné. Ils ne se prennent pas la tête eux, plus c’est gros plus ça passe ! Bon c’est juste une proposition de loi, cela veut dire qu’elle doit être mise au calendrier du parlement et votée par les députés et sénateurs. On a encore une chance que la raison des gens que nous avons élu l’emporte. Ah bah non en fait, car le gouvernement vient de court-circuiter cette proposition en adoptant un décret qui reprend la même chose pour les écoles hors contrat. Bon c’est vrai, ils n’ont pas encore osé interdire l’ief.
Voilà Voilà
Que des nouvelles bien réjouissantes pour nos libertés. Mais bon cela nous fait plus sourire que cela nous inquiète réellement. En tout cas, ce n’est pas ça qui entache notre bonne humeur. Si on nous interdit l’instruction en famille, on trouvera bien une solution
Car l’Etat ne s’en rend peut-être pas compte mais quand une famille décide de garder ses enfants à la maison toute la journée, décide de l’instruire soi-même et donc indirectement ne pas bénéficier des 800€ d’aides (c’est ce que coûte l’école gratuite à l’Etat), c’est pas une visite de la gendarmerie pour venir chercher ton fils ou ta fille de 6 ans qui te fait peur.
Et je vais finir par un dernier chiffre qui n’a vraiment rien de drôle mais qui va te faire relativiser le rôle de bon samaritain que veut se donner l’Etat. Il existe aujourd’hui en France plus de 98 000 cas connus d’enfants en danger, c’est-à-dire 10% de plus qu’il y a dix ans. 19 000 sont victimes de maltraitance et 78 000 se trouvent dans des situations à risque. Chaque année, 600 à 700 enfants sont tués par leurs parents.
Alors on voudrait nous faire croire que l’État s’inquiète pour une poignée d’enfants qui n’aurait pas les bases pédagogiques alors même qu’il a laissé 10 000 enfants mourir depuis 2000 ? Pourquoi autant tarder à abolir les châtiments corporels en France? Ces 10 000 enfants morts sont-ils le prix à payer pour que les parents puissent fesser tranquillement? 0 mort par an en Suède grâce à cette loi ! Et là je ne te parle même pas de l’inintérêt manifeste d’user de la violence sur un enfant.
Et pourtant, je croyais que l’on voulait restreindre nos libertés pour lutter contre le terrorisme ? Bah ouais ton enfant a statistiquement plus de risques que tu le tues plutôt que ce soit fait par un terroriste. Je te laisse méditer là-dessus !
Fabien
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Chaque semaine, je partage mes réflexions sur la parentalité positive, le maternage proximal ou encore la pédagogie Montessori et les activités pédagogiques que nous réalisons à la maison 🙂
Sources:
http://www.education.gouv.fr/cid103081/garantir-le-droit-a-l-education-pour-tous-les-enfants.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_sup%C3%A9rieur_des_programmes
http://www.hce.education.fr/gallery_files/site/21/40.pdf
http://cache.media.education.gouv.fr/file/CSP/52/5/2016_CSP_rapport_activite_2013_2015_interieur_WEB_570525.pdf
http://www.lepoint.fr/societe/education-nationale-alain-boissinot-les-raisons-d-une-demission-11-06-2014-1835278_23.php
http://www.education.gouv.fr/cid195/les-chiffres-cles.html
http://www.leparisien.fr/ablis-78660/les-professeurs-s-inquietent-du-manque-d-enseignants-03-09-2015-5059815.php
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/02/19/01016-20160219ARTFIG00169-faute-de-remplacants-au-moins-6000-jours-de-cours-perdus-depuis-la-rentree.php
http://cache.media.education.gouv.fr/file/2013/06/8/DEPP_NI_2013_11_CEDRE_acquis_eleves_troisieme_histoire_geographie_education_civique_2012_258068.pdf
http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20160407.OBS8085/le-gouvernement-renforce-le-controle-des-ecoles-confessionnelles.html
http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20160609.OBS2208/ecole-a-la-maison-etablissements-hors-contrat-des-controles-renforces.html
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/valls-une-minorite-salafiste-en-train-de-gagner-la-bataille-de-l-islam-en-france_1779423.html
http://cache.media.education.gouv.fr/file/17/45/6/Socle_commun_de_connaissances,_de_competences_et_de_culture_415456.pdf
http://www.lenfantbleutoulouse.fr/quelques-chiffres-sur-la.html
Bonjour
Je suis une maman en IEF et je tiens juste à préciser que pour le moment, l’amendement a été acceptée cette nuit à l’assemblée nationale, à 3h du mat ( quand les IEF dorment…) puis après doit passer par le sénat et revenir en derniere lecture à l’assemblée devra être publié au journal officiel, ce n’est qu’au bout de cette procedure que l’amendement sera applicable…. et ce n’est pas pour la rentrée 2016 mais 2017 !!!
Donc il faut se battre, rejoindre les associations comme UNIE ( présente sur FB je ne crois pas vous avoir vu présent sur ce groupe qui est très important !! il y a même une fédération qui se prépare pour réunir toutes les associations et faire un bloc pour montrer que l’IEF et autres apprentissages respectent l’enfant et le suit dans son instruction ses envies…..a bon entendeur !!
Le projet de loi est en procédure accélérée ce qui veut dire un seul passage AN et sénat puis passage devant une commission si les 2 textes différent. s’il y a une session extraordinaire (ce qui a été le cas en 2015), alors vote au sénat en juillet, et loi pour la rentrée 2016, et le gouvernement y tient à son projet Egalité et Citoyenneté ! Le décret qui fixe exo lors du contrôle sur la base des attendus va être signé. et une circulaire sera publiée cet été qui intégrera ces changements.
Je suis consternée, j’ai appris ça en écoutant dernièrement France Inter …
J’ai envi de dire : « De quoi ils se mêlent? » et me demande naïvement : où les ministres mettent ils leurs enfants? Dans une école publique (où ceux qui ne correspondent pas aux cases sont vite éliminés) ou dans des écoles privées (où les enfants ont l’opportunité d’évoluer à leur rythme ?)
Tout est dit je crois.
Encore une fois, nous allons vers le mur. Et en courant.
Merci pour la rigueur de cet article.
A bientôt
Les ministres mettent leurs enfants à l’école publique, par contre ce ne sont pas n’importe quelles écoles publiques. Celles des quartiers où vivent les ministres ont les meilleurs enseignants et ne sont pas surchargées. Les enfants sont également aidés hors de l’école. Par contre, je doute qu’ils soient dans un système d’éducation bienveillante. L’ENA, dans laquelle sont passés nombre de ministres, n’est pas un modèle du genre !
Ça fait un moment que les pouvoirs publics parlent de limiter le hors contrat et de quasi-interdire la scolarisation à la maison. Perso, c’est pour cette raison que j’ai décidé de m’expatrier, dans un pays à l’autre bout du globe, où on n’embête pas les gens qui scolarisent leurs mômes à la maison. Les dirigeants français sont complètement maboules, il était hors de question que la folie d’une bande de rapaces hypocrites et idiots se répercute sur les choix de notre petite famille.
Je suis d accord que les choses sont abusives, et qu elles risquent de freiner tout un tas de parents bienveillants…mais personnellement, je viens de vivre une expérience négative dans une école Montessori Hors Contrat, et je ne trouve pas les chemins pour alerter sur cette ecole…en dehors de la PMI…donc, c est peut être un cas isole, mais nous sommes revenus au public (que notre grand n a jamais connu)…et du ça m attriste, au moins je le sens en sécurité (nous habitons un petit village)…je compte sur la bienveillance et tout ce que nous mettrons en place pour que nos enfants grandissent épanouis…je ne serais pas contre avoir des chemins pour alerter voire fermer les établissements dans certains cas…
Bonjour Fabien,
Personnellement mon enfant est scolarisé dans une école publique, mais j’ai veillé à ce qu’il soit avec une instit digne de ce nom! Et Montessori et autre pédagogie c’est à la maison. c’est une question de choix car chez nous à la réunion rien que pour toute la diversité culturel et le metissage qu’il y a je trouvais que ça valait la peine.
Cependant je suis d’accord avec toi sur la nullité de l’école a apporté des connaissances aux enfants, mais évidement qu’ils ne veulent pas d’enfants capable de réfléchir par eux même et d’avoir un sens critique sur la manière dont vont les choses!! le but est de faire de nos enfants des moutons parfait consommateur.
Si je met Arthur à l’école c’est parce que en discutant avec les rares parents qui font de l’instruction a domicile à la réunion leurs enfants souffrirais d’un manque d’amis et de jeux collectif; donc Arthur va à l’école pour jouer. Et il a une maîtresse qui est très bien maintenant, car je passe sur les premiers déboire qu’il à eu avec la première maîtresse!
Cependant je trouve cela scandaleux que le gouvernement cherche à faire pour ceux qui on décider d’instruire son enfant à domicile! je me dit que chaque parent devrait pouvoir instruire son enfant comme il le veut et que le seul contrôle qui devrait être fait c’est le bonheur de l’enfant! (qu’il ne soit pas séquestrer battu ou laisser à l’abandon!)
le gouvernement veut des moutons, des idiots qui ne remettrons pas en question le fait qu’on veulent faire d’eux des esclaves et tous contrôler (vive George Orwell et son roman 1984, c’est à là qu’ils veulent en venir!)
Je dit aux familles qui pratique l’IEF allez y battez vous car si je tombe sur un instit qui ne me convient pas j’y viendrais aussi!
bonjour. j’ai rejoins 2 pétitions sur le net qui circulent si ça vous tente : http://www.petitions24.net/retrait_du_decret_visant_ief et http://www.pouloucoq.com/a-propos-de-la-proposition-de-loi-anti-ief-a125844728. et oui ! autant de rallier toutes te tous pour se faire entendre
Merci pour cette lettre fabuleuse, argumentée et documentée ! On marche vraiment sur la tête…on nous endort…Nous ne sommes pas dans une dictature ouverte mais elle prend forme, dans l’ombre. Vouloir réprimer, contrôler voire supprimer « subtilement » les bases du savoir, c’est déjà un début d’annihilation de notre liberté individuelle. Et vouloir imposer qu’une seule voie d’acquisition des savoirs…qu’une voie de faire, de penser…comment dire, ça ressemble étrangement aux contours de ce qu’on pourrait appeler une dicta…euh…dictature, c’est ça ? Nombreux sont les enfants qui ne savent pas lire ou ne maîtrisent pas suffisamment la lecture à la sortie du CM2…Il me semble hasardeux de se forger sa propre idée, son propre esprit critique si on ne s’imprègne pas de celles des autres, par la lecture ou la transmission orale (certes)…Nous ne sommes pas encore au formatage des pensées à la Georges Orwell (1984) mais restons ouverts et attentifs….et bienveillants :;)
Bonjour, j’ai lu avec attention votre lettre. Vos arguments sont convaiquants. Toutefois, je pense que tout comme dans les établissements publics, il y a des erreurs dans les écoles hors contrat et il faut des parents vigileants, mais peut-être aussi un contrôle de l’institution, mais pas du tout comme c’est proposé, je ne sais pas sous quelle forme, c’est à définir. Je m’intéresse à la pédagogie Montessori, je suis actuellement une formation d’éducatrice pour les 0-3 ans, pas pour ouvrir un Nido, une crèche mais à titre personnel pour mes petits enfants et mes petits neveux que je reçois régulièrement et je communique beaucoup à ce sujet avec les mamans (plus ouvertes que les papas , exception faite de mon neveu Mehdi, mulsuman et très sensibilisé à l’éducation bienveillante). Je comprends tout à fait le désir des parents de prendre en charge complètement l’éducation de leur enfant, même si cela n’est pas donné à tout le monde. Professionnellement (bibliothécaire jeunesse), j’ai rencontré des personnes ayant vraiment réussi cela avec leur 4 enfants qui ont intégré un établissement scolaire privé sous contrat à partir du secondaire sans problème d’adaptation.
J’ai aussi découvert, récemment, une personne qui a été pendant 3 ans professeur des écoles en maternelle à Gennevilliers qui a démissionné suite à désaccord avec sa hiérarchie et qui actuellement met à la disposition de tous des vidéos pour découvrir la pédagogie Montessori, revisitée à la lumière des découvertes en neurosciences, son parcours est très intéressant. Elle propose de nombreux séminaires, très suivis par des enseignants de l’éducation nationale, soutenu par certains réseaux canopé (ex cddp) et par certains inspecteurs…
On peut voir ses vidéos sur Vimeo, et voici son blog : https://lamaternelledesenfants.wordpress.com/author/lamaternelledesenfants/
Elle fait un travail remarquable, après avoir tenté de proposer par en haut et avoir été désavouée ; elle passe par la base et ça essaime !
Ce travail m’intéresse au plus haut point, car je pense qu’il peut concerner tous les enfants et toutes les familles (surtout celles qui ne pourraient pas avoir la possibilité de faire d’autre choix que l’éducation nationale). De plus, elle s’inscrit vraiment dans la continuité de ce que proposait Maria Montessori, puisqu’elle avait fait le choix de travailler auprès d’enfants de mileu défavorisés tout comme MM avec la maison des enfants dans un quartier pauvre de Rome. Je trouve aussi intéressante la pédagogie Freinet. Tous ces éducateurs qui pronaient des pédagogies favorisant l’autonomie de l’enfant se connaissaient et se rencontraient.
Mes commentaires sont un peu décousus, mais je vous invite vivement à découvrir, si ce n’est déjà fait, le travail de Céline Alvarez.
Un article fort intéressant et bien documenté ! Les chiffres sont incontestables!
En revanche, la « théorie du complot » me gêne un peu plus (ne pas vouloir apprendre aux enfants à reflechir…). Je n’ai pas d’explication, mais en tant qu enseignante dans le public, il me semble que nous avons tous conscience que la machine « ecole » ne fonctionne pas mais les réformes à entreprendre pour changer les manières de pratiquer dans nos classes ainsi que la mentalité des collègues (souvent les plus anciens d’entre nous) représente un travail colossal. Tant en terme de moyens, de temps (j’imagine quelques générations de profs à former….) de mentalité et surtout de finance. … je dis toujours qu’il faudrait mettre un bon coup de pied dans la fourmilière et distribuer les moyens de manière efficace.
Alors évidemment, mettre en place des « reformettes » ou s’attaquer à un « problème minime » (écoles altrnatives et ief) semble pouvoir montrer des actions et résultats – pas forcément bons, nous sommes d’accord! – à plus court terme (ce que cherchent nos leaders politiques)
Pour info, j’habite dans la Marne et il n’y a pas d’école alternative… je scolarise donc mes enfants dans le privé (sous contrat) et ouvre mes enfants à dautres choses et d’autres pédagogies sur le temps libre (je suis en congé parental)
Dommage de juger la pédagogie de l’école publique d’après vos souvenirs d’enfant ; d’une part parce qu’avec votre regard d’adulte vous ne considéreriez sûrement pas les choses de la même manière aujourd’hui, d’autre part les enseignants et les méthodes d’enseignement ont quelque peu évolué entre temps (certes, il existe et existera toujours quelques instits à la marge peu ouverts au changement). Vous devriez justement en discuter avec un inspecteur qui vous dira à quel point la bienveillance et le respect du rythme de l’enfant sont au cœur de l’école actuelle.. Heureusement que l’école publique, laïque et gratuite permet d’éduquer et d’instruire les citoyens de demain dans de bonnes conditions, sans punitions et maltraitances psychologiques, car tout le monde ne pourrait pas se permettre d’envoyer ses enfants dans une école privée hors contrat ou de dispenser la classe à la maison sous prétexte d’obtenir une éducation digne de ce nom.
@urtintxa : mais où avez-vous été pêcher qu’il s’agit de souvenirs d’enfance ? Vous croyez peut-être que les parents qui déscolarisent leurs enfants ou les mettent dans le privé ne fréquentent pas (de parents) d’enfants scolarisés dans le public ?
« un inspecteur qui vous dira à quel point la bienveillance et le respect du rythme de l’enfant sont au cœur de l’école actuelle.. » : ha mais pour le dire ils sont très forts. Mais c’est pas parce qu’on dit un truc que c’est vrai. Il n’y a qu’à voir l’épuisement physique des enfants suite à la réforme des rythmes scolaires.
« Heureusement que l’école publique, laïque et gratuite permet d’éduquer et d’instruire les citoyens de demain dans de bonnes conditions, sans punitions » Non vraiment, les punitions ont disparu ? Marrant, les enfants que je connais (par une ludothèque, donc ca couvre plus de 6 écoles…) n’ont pas les même vécu…
» et maltraitances psychologiques » : raison de la plupart des déscolarisations. Mais ca doit être imaginaire, sans doute…
et bien il est raide votre article, mais il est tellement vrai!
Je vais lire les commentaires aussi, mais votre texte, je me le garde sous le coude. Bravo!
La bienveillance c’est pour nos enfants! pas pour ces idéologues!
Merci.
Bonjour,
Entre exaspération et adhésion à votre critique, mon cœur balance, mais dans tous les cas, votre article ne me laisse pas indifférente. D’une part, ce dernier m’exaspère, beaucoup, car il manque cruellement de recherche sur l’éducation nationale.
En effet, je suis une « ex jeune prof », sortie de l’ESPE (nouveaux IUFM) en juin 2015. J’ai eu mon concours et mon Master Enseignement premier degré. Durant ces deux années de Master, et mon année de stage (mi temps en responsabilité sur une classe de cycle 3), on m’a fortement incitée à utiliser ces pédagogies alternatives. On nous apprend à proposer des situation de problèmes concrètes afin que les enfants, avec leurs savoirs, savoir faire et savoir être, résolvent ces dernières pour acquérir de nouvelles compétences. Jargon de prof? Je m’explique : au lieu de travailler une discipline de manière conventionnelle, cad cours magistrale, leçon exercices, on va proposer une situation où les élèves devront résoudre un problème pour découvrir une nouvelle notion. De préférence, en leur proposant un problème concret, proche de leur réalité. On préférera des situations qui permettent de travailler plusieurs disciplines en même temps. Par exemple, en créant un potager de classe, on travaille les mathématique (les mesures en m, puis m², le calcul, la géométrie…), mais aussi les sciences (la germination…), les arts visuels (création de pancartes, d’un jardin d’ornement dans le potager…), le français (lecture de documents sur les plantes…).
On est clairement incités en formation à utiliser ce genre de pédagogie active, et à éviter de laisser les élèves passifs en faisant des cours magistraux.
Ensuite, la bienveillance, maître mot des formateurs et des inspecteurs. LA BIENVEILLANCE est au cœur de l’enseignement. Il est écrit noir sur blanc qu’on ne DOIT jamais punir un élève de maternelle, c’est inutile et humiliant pour l’enfant. Ensuite on nous encourage à ne pas punir nos élèves d’élémentaire, mais plutôt à proposer des outils pour qu’ils prennent conscience de ce qu’ils ont fait et de leur donner la possibilité de réparer leur erreur.
Enfin, mon cas personnel : j’ai rédigé mon mémoire sur la pédagogie coopérative, en m’inspirant des écrits de Célestin Freinet et Fenand Oury. J’ai donc mis en place dans ma classe des outils concret issus de ces pédagogies. Selon vos dire, j’aurais dû être arrêtée dans mes choix pédagogiques par mes formateurs et mon inspecteur. Mais non, chacun d’eux m’ont vivement encouragée à continuer dans cette voie, et m’ont proposé des outils concrets issus aussi de ces pédagogies.
Lors de mon inspection, j’ai été félicité dans mes choix pédagogiques. Mon inspecteur m’a expliqué que lui même avait une classe coopérative avant de devenir ien.
Je ne suis pas d’accord avec vous encore une fois, quand vous vous demandez « pourquoi l’Etat s’acharne sur les pédagogies alternatives puisqu’elles sont encore une fois statistiquement plus efficaces. Il n’y a même pas de débats possibles tellement les chiffres parlent d’eux-mêmes. »
D’une part, car il existe des écoles PUBLIQUES qui ont mis en place ces pédagogies au sein de toutes leurs classes, de la petite section au CM2. On peut citer, par exemple, l’école élémentaire Hélène Boucher et l’école maternelle Anne Franck à Mons-en-Baroeul, près de Lille. Ces deux écoles « expérimentales » appliquent des pédagogies Freinet. Ce projet est né de l’inspecteur de la circonscription, en association avec l’ICEM (institut coopératif de l’école moderne : http://www.icem-pedagogie-freinet.org/).
Ces écoles, avant la mise en place de ces méthodes, connaissaient un fort taux de violence et d’échec scolaire. En 2001, les professeurs de l’époque ont été « invités à quitter » l’établissement pour être remplacés par des enseignants issus de l’ICEM. L’expérience devait être suivie durant cinq années par des enseignants chercheurs de l’université de Lille. Aujourd’hui, les écoles Hélène Boucher et Anne Franck pratiquent toujours les principe de Célestin Freinet.
D’autre part, je ne suis pas d’accord quand vous que ces pédagogies sont les plus efficaces, les meilleurs, celle à mettre en place absolument. Celestin Freinet, pédagogue que j’admire et dont je m’inspire, expliquait qu’il n’existe pas de méthode Freinet, il ne voulait surtout pas que ces principes soient érigés comme un dogme mais plutôt comme des outils à adapter suivant l’enseignant et ses élèves.
Mais par ailleurs, j’adhère à votre critique, car si on est encouragés pour mettre en place ces péda, les conditions sur le terrains rendent les choses compliquées. Comment proposer une pédagogie différencier qui respecte le rythme d’apprentissage de chaque enfant quand les classes sont surchargées? Comment faire du cas par cas avec 30 élèves? Comment proposer des outils d’apprentissage attrayants sans avoir le budget pour acheter du matériel? Ou alors en construisant soi même, mais il faut BEAUCOUP de temps. Comment rester bienveillant quand on nous envoie, jeunes profs, dans des classes difficiles alors que nous n’avons aucune expérience? Comment faire apprendre, motiver des élèves souvent épuisés par des rythmes scolaires loin de leur rythme d’enfant?
Bref les enseignants d’aujourd’hui ont envie de motiver leurs élèves, d’être bienveillants, de respecter leur rythme d’apprentissage, mais les conditions sont telles que cela devient très compliqué. Alors bien sûr il existe de « mauvais enseignants » comme il existe de « mauvais maçons », de « mauvais boulanger »…Il y a des cons partout, et c’est bien malheureux quand ce sont les enfants qui en font les frais. Mais je peux affirmer que la plupart des enseignants sont bienveillants et font du mieux qu’ils peuvent avec les moyens du bord pour assurer l’instruction des enfants. Je peux donc comprendre que certains préfèrent se tourner vers des écoles privées, alternatives, ou de faire l’école à la maison.
Enfin je voulais finir sur une petite note : vous faite une erreur en disant que le » socle commun définit les connaissances à avoir à la fin de la scolarité à 16 ans. Il ne stipule rien sur les acquis de fin de cycle. « C’est purement et simplement faux. Oui le nouveau socle présente les compétences qui doivent être acquis en fin de troisième, mais en se penchant sur les programmes officiels de 2015, on lit bien les compétences qui doivent être acquises à la fin de chaque cycle. avec à chaque fois un rappel les domaines du socles travaillés… : http://cache.media.education.gouv.fr/file/MEN_SPE_11/67/3/2015_programmes_cycles234_4_12_ok_508673.pdf
pS : ce petit texte est surement bourré d’erreurs d’orthographe (vous noterez que je n’ai pas dit fautes ). Ce n’est pas mon fort et la relecture sur écran ne me permets pas de toutes les voir. Je m’en excuse…
Vous devriez effectivement vous relire avant de poster ce tissu d’âneries, surtout quand vous avouez être fraîchement débarquée de l’ESPE.
D’une part vous ne citez que votre cas personnel et anecdotes vaguement en lien avec le sujet (pour noyer le poisson ?), et d’autres votre esprit critique inexistant vous pousse par dissonance cognitive vis à vis de vos études à ensencer les « inspecteurs » que vous côtoyez (et que vous croyez sur parole).
Vous n’avez aucun recul ni aucune expérience scolaire. Vous parlez avec vos sentiments et ils ne pèsent pas bien lourd devant l’arsenal de propagande qu’est l’éducation nationale, un carcan pour les enfants de demain qui n’aspirent plus qu’à être les pantins de politiciens peu scrupuleux. Du temps de cerveau disponible pour d’autres.
À bon entendeur.
Bonjour Joeffrey, je vous trouve assez dur ! Ce que voulait dire Lise c’est que les pratiques et la pédagogie ont évolués dans l’Education Nationale. Les leçons sont censées être construite avec et par les élèves et plus seulement sous la forme transmissive suivie d’exercices d’applications. La bienveillance fait également partie des points centraux qui ont été réaffirmés dans les programmes (on ne porte pas de jugement, on cite simplement ce qui est dans les programmes et pointé dans lors des visites).
Cela ne remet en aucun cas le fait que: l’Education Nationale a des travers. Que ses programmes façonnent des esprits « conditionnés » ou qu’elle manque de moyen. Ou que ses pratiques pour limiter l’instruction à la maison ou ses considérations sur certaines écoles privées ou pédagogies alternatives sont détestables. Mais dites moi qui, aujourd’hui peut vraiment se permettre financièrement et intellectuellement parlant de faire l’école à la maison ? Pas moi en tout cas pourtant j’aurai adoré! On ne dis pas que l’école est parfaite ça non! Un système conçu pour tous ne saurait être mieux qu’un système individualisé, mais aussi imparfaite qu’elle soit, l’école possède en son sein nombre de professeurs qui ont à coeur de faire progresser leur élèves et de les valoriser pour en faire des individus épanouis.
Alors bien sûre l’éducation à la maison c’est le rêve. Du matériel, un rythme adapté à l’enfant, un adulte pour un enfant c’est évident qu’il n’y a pas photo (encore que, il faut un minimum d’organisation et de recherche de la part du parent pour mener à bien cette éducation).
Aller à l’école n’empêche pas de réfléchir. Un éveil culturel et politisé, une prise de conscience du monde et du système qui nous entoure n’est pas impossible dans le cadre familial… L’école est certes un instrument politique mais tous ne peuvent pas s’y abstraire …
Bonjour,
Merci Lise pour ce texte qui me rassure.
Je suis maman d’un jeune enfant de trois ans. Mon travail depuis plusieurs années d’artiste intervenante et d’animatrice m’a conduit dans plusieurs écoles et à la rencontre de plusieurs enseignants.
A titre personnel, bien avant la naissance de mon fils, je me suis toujours intéressée aux pédagogies alternatives et elles m’ont toujours convaincues car la plupart du temps c’est simplement du bon sens.
Cet intérêt pour ces pédagogies tient certainement du fait que j’ai eu une scolarité fluctuante. Grâce au système d’études français existant lorsque j’ai quitté le lycée, j’ai pu intégrer une école supérieure d’arts sans avoir obtenu le bac. J’ai toujours été très critique sur l’enseignement, je m’étais toujours dit que jamais je n’enverrais mon enfant à l’école.
Mais avec le recul, j’ai aussi prit conscience que pour moi l’école a été une chance. Grâce à l’école publique j’ai découvert des choses auxquelles je n’aurais jamais eu accès car mes parents ne les connaissaient pas… Aujourd’hui grâce à l’école dont je n’ai pas que des bons souvenirs et dont je vois les défauts, je suis devenue quelqu’un de plutôt cultivé. Et surtout et je crois que c’est cela mon meilleur souvenir j’ai rencontré des personnes venant du monde entier et cela dès la maternelle. Et quelle richesse ça a été moi qui ne voyageais que très peu, de rencontrer ces enfants aux origines diverses.
Comme je l’ai dit, j’ai été dans beaucoup d’écoles par mon travail sans y être intégrée totalement, en faisant des interventions ponctuelles, et ce que j’ai vu, m’a beaucoup rassuré. J’ai vu des enseignants bienveillants proposant des tas de choses géniales aux enfants. Des projets scientifiques, artistiques… J’ai repris confiance dans cette école qui
m’a tant rebutée à un moment de ma vie. J’ai inscrit mon fils à l’école maternelle du quartier et l’institutrice qui nous a accueilli m’a semblé attentive aux parents et aux enfants et ce qu’elle a décrit comme procédés d’apprentissages
m’ont énormément fait pensé aux pédagogies alternatives que j’ai pas mal étudié.
Après plusieurs années d’interventions ponctuelles auprès d’enfants, j’ai décidé de devenir professeur des écoles et de passer le concours. Car j’y crois encore à cette école imparfaite, elle a encore beaucoup de choses à offrir pour des tas d’enfants n’ayant pas la chance d’avoir des parents cultivés pouvant les faire voyager, des parents ouverts au monde et conscients de ce qu’un parent doit apporter à un enfant.
C’est pour cela que ton texte Lise me rassure car enlisant l’article bien que je sois consciente des dysfonctionnements de l’école publique, j’ai trouvé qu’il noircissait tout de même un peu le tableau et les commentaires suivants aussi!!
ouah ! me faire autant juger sur un seul texte !! Mais qui êtes vous pour savoir que je suis à la botte de mes inspecteurs? Qui êtes vous pour penser que je dit amen à l’éducation nationale sans aucun esprit critique? Bien au contraire ! Vous ne connaissez pas mon histoire personnelle et professionnelle et je ne vous permets pas de porter un tel jugement de valeur sur ma personne ! Si vous souhaitez réellement débattre je le ferai avec plaisir, mais je ne nourrirais pas vos propos détracteurs. La communication commence lorsque les deux parties se respectent et je ne me sens aucunement respecte par vous. C’est pourtant cette base que j’essaie d’inculquer à mes élèves… . « A bon entendeur »
Bonjour,
Que des mensonges !
{la déscolarisation d’un nombre croissant d’enfants, surtout des filles, pour des motifs d’ordre essentiellement religieux d’une part}
Vos enfants ne seront jamais scolarisés ?
Comment se fera l’IEF lorsqu’ils seront adolescents ?
Votre point de vue m’intéresse énormément car je suis maman de 2 adolescents qui se portent très bien mais je n’ai jamais été convenu par l’école classique. Mon mari ne s’intéressant pas aux pédagogies alternatives, j’ai essayé depuis leur naissnce de l’adapter et j’ai toujours été présente auprès d’eux…
Un grand merci pour votre blog et merci pour votre réponse, cela va m’aider à instaurer de nouvelles méthodes pédagogiques…
Bonjour,
Votre article date d’il y a 2 ans, j’aimerais savoir si votre point de vue a évolué sur les craintes de l’école alternative étant donné les phénomènes de radicalisation actuels ?
Si le principe de créer une école spéciale pour le bien être de l’enfant axé sur son développement personnel part d’une bonne intention, je suis au regret de vous annoncer que la plupart des parents qui retirent leur enfant du systeme scolaire le font pour de mauvaises raisons la plupart du temps idéologique.
Enfin, concernant la montée en puissance de l’extrêmisme et en particulier du salafisme, je pense que vous n’êtes vraiment pas spécialiste du sujet pour faire preuve d’autant de naïveté concernant les contenus extrêmistes sur les réseaux sociaux dénoncés par nos politiques. La plupart des gens parlent de l’Islam sans meme connaitre la différence entre un verset et un hadith qui est pourtant fondamentale dans la comprehension des différents courants de cette religion..
Votre blog est spécialiste de l’education familiale, ne vous aventurez pas sur des thèmes brulant dont vous ne maitrisez pas les bases.
Cordialement.
Bonjour,
c est le titre de votre article qui m a bien sur donne envie de le lire mais surtout d y repondre, meme si il date un peu.
Je suis une maman musulmane, et de surcroit salafiya, et non salafiste, ou salafisme, comme le disent les journaux, faut pas croire ce que disent les journaux…
car le suffixe iste ou isme n est pas a sa place dans ce terme, puisqu il s agit d un mot arabe avec un suffixe francais, il suffirait simplement une traduction linguisitque… petite note en passant.
Votre article parle de lui meme et est extremement juste. j ai instruit mon premier fils des l age de l acquisition de la parole, bien evidement uniquement par le jeux, et a trois ans il savait lire ses premiers mots et debutait l ecriture, et ce fut une formidable aventure, et un choix de ma part car, en dehors d une conviction religieuse,qui ne sera bien sur pas abordee ici, je ne voyais pas en l ecole ordinaire un lieu pour l epanouissement de mon enfant, surtout a l age de la maternelle, mais egalement, sauf certains nouveaux maitres en effet, une pedagogie trop rigide et bloquee sur le programme de l EN.
Par la suite j ai eu des problèmes de santé et mon deuxième en situation d handicap m ont mené malgré moi, a scolariser mon grand a l ecole ordinaire a cote de chez nous.
il y est rentre en CM1, fier de lui il racontât son parcours, et qu il n avait pas fait de cp par exemple qu il etait directement passe en CE1, la maitresse l arrêta net en lui retorquant que ce n est pas possible vu qu il n a pas ete a l ecole… mon fils etait rentre ce jour la très peiné.
et bien oui cette gentille maitresse n a pas eu la delicatesse de comprendre que ce n est pas parce qu on ne va pas a l ecole qu on ne peut pas apprendre… pour autant il n avait pas fait un mois dans cette nouvelle ecole, sachant qu il y etait rentre en janvier, et non en septembre, la decision fut prise d un passage en CM2 au lieu de finir le CM1 a peine commencé…
Ceci est une petite anecdote, mais nous a fait comprendre le formatage du corps enseignant, et surtout qu un simple parent ne peut etre l instructeur de son enfant…
l education nationale, ou l etat en general, se veut et se doit de controler mais surtout de maitriser la place de l enfant ,de l eleve dans la societe, et je ne parlerais pas de religion car j estime que le choix revient a chacun, independament de l integration dans notre societe, pour les detracteurs je paie des impots… etc.
Nous allons recommencer notre aventure avec la 6e, sur mise en garde du directeur de l ecole, de faire attention notre enfant a des capacites, ne les lui faites pas perdre, en meme temps ses capacites il ne les a pas acquises a l école.
l IEF est un apaisement que l on le retrouve pas dans le systeme ordinaire, et malheureusement beaucoup de parents, et je pense malgre eux, compte sur l ecole en general pour apprendre a leurs enfants a être ce qu ils seront…
certes j ai la possibilite d instruire a la maison, mon travail me le permet en effet, d autres parents ne le peuvent pas mais ont conscience que l épanouissement de leur enfants ne se trouve pas que sur les bancs d ecole, il y a quelques decenies encore les methodes d education positives et pedagogies alternatives etaient marginales, l essort d internet a permis de le faire connaitre plus largement.
Je pourrais detailler plus longuement mon point de vue,qui n engage que moi, ou ce que nous faisons en IEF, mais j ai souhaite repondre en rapport a votre titre et une petite anecdote me concernant.
Amicalement.
Ps: je m excuse pour les fautes d orthographe, mon clavier ne reconnait plus les accents .