L’apprentissage de la propreté est un sujet très vaste et c’est souvent vers les 2 ans de l’enfant que l’on commence à penser cet apprentissage. La rentrée en petite section de maternelle (autour des 3 ans) est souvent une échéance pour de nombreux parents. Puis au fur et à mesure, une certaine pression de l’entourage par rapport à l’apprentissage de la propreté peut se faire ressentir, comme s’il s’agissait d’un enjeu, d’un objectif crucial dans la vie de l’enfant. Cette pression n’est d’ailleurs pas toujours voulue. Je me rappelle une fois un proche me demandant tout simplement « Il est propre Arthur ? » (il avait 34 mois) et moi répondant en toute honnêteté « Non pas encore ». Cette question, même posée très simplement et sans arrières pensées peut vraiment être ressentie comme une pression. C’est aussi très intime, après tout, les selles d’un enfant ne regardent que lui et ses parents.
Alors comment aider son enfant ? Comment l’accompagner dans cette acquisition ? Comment lui faire comprendre ? Comment rester discret et le laisser entreprendre ? Comment l’aider à ressentir ses propres besoins? Autant de questions que nous nous sommes posées et auxquelles nous allons proposer des axes de réponses.
Apprentissage de la propreté : par où commencer ?
Pour commencer nous n’aimons pas l’idée d’un apprentissage de la propreté. Faire ses besoins est une fonction naturelle et vitale, dans cette optique, parler d’acquisition de la propreté est plus adéquat.
Tous les enfants sont propres à un moment ou un autre. Si on leur laissait l’entière autonomie de cette acquisition on pourrait s’en rendre tout à fait compte. Cependant, un gros problème se pose pour de nombreux parents : très peu d’écoles acceptent de prendre un enfant n’étant pas encore propre et/ou portant des couches.
L’entrée à l’école devient, de ce fait, l’échéance ultime pour que l’enfant soit propre et autonome sur ce point là. Et ce qui est une demande des écoles, devient alors la normalité applicable à tous les enfants.
C’est un peu comme si TOUS les enfants devaient savoir marcher à 12 mois. Certains marcheront déjà à cet âge et d’autres marcheront à 18 mois. Chaque enfant a son propre rythme, lui imposer un autre rythme que le sien est facteur de problèmes pour l’enfant, mais aussi source de problèmes pour les adultes autour de lui.
Pour ne provoquer aucun problème, ne faire sentir aucune pression ou attente, pour ne pas déséquilibrer, voire abimer la relation parent-enfant il est important que cette acquisition soit motivée par l’enfant.
Il est primordial de résister à la pression venant de l’extérieur, de se montrer patient et à l’écoute des besoins de son enfant. Le fait de laisser glisser cette pression est très importante car lorsqu’elle disparaît, les relations s’apaisent et se détendent comme par enchantement. Alors qu’au contraire, l’emmagasiner est un grand risque de la voir rejaillir à un moment ou un autre sur l’enfant.
« Les parents capables d’être patients jusqu’à ce que leur enfant manifeste les signes prouvant qu’il est prêt […] – habituellement entre deux et quatre ans – ne risquent pas de rencontrer de sérieux problèmes. (T. Berry Brazelton – « Points forts, Les moments essentiels du développement de votre enfant »)
Encourager l’acquisition de la propreté
Toutes luttes qui tendent à rendre propre son enfant est perdue d’avance, pour le parent comme pour l’enfant. Cette période d’acquisition sera alors nettement rallongée et beaucoup plus contraignante pour l’enfant comme pour le parent.
Des problèmes peuvent même survenir pour l’enfant. S’il cherche à se retenir, il peut être amené à souffrir de constipation chronique ou d’autres maux. La constipation entraîne alors des douleurs dans l’évacuation des selles qui peuvent devenir sources d’angoisses et de stress pour l’enfant.
Chez nous, la possibilité de pouvoir laisser cette acquisition s’installer de manière autonome et être mené par Arthur a été possible puisque nous n’avions pas la pression de l’école. Il est devenu propre en journée au cours de son 37 ème mois. Arthur a compris assez rapidement la présence des toilettes dans notre maison. Le sujet n’étant pas tabou, nous lui avons expliqué, autant de fois qu’il en a exprimé le besoin, à quoi servait les toilettes. Lorsqu’il y portait un grand intérêt, nous lui proposions de les essayer. Parfois il en avait envie, d’autre fois non, lors de ces « essais » il ne faisait jamais ses besoins. Nous avons commencé à en parler avec lui et nous avons acheté deux livres sur le sujet: Caca Prout et Propre de Catherine Dolto.
Au fur et à mesure, son intérêt pour les toilettes s’est développé. Il avait la possibilité d’y aller de manière autonome grâce à une marche et un réducteur de toilette. Lorsqu’il a commencé à faire dans les toilettes nous lui avons proposé d’enlever la couche. Il n’a pas voulu tout de suite, mais au fil du temps, l’idée s’est installée en lui, elle a mûri, puis le jour est arrivé où il a été d’accord pour enlever sa couche. Deux-trois petites fuites après, il était propre !
Lorsque la fuite arrive, il est judicieux de ne pas appuyer dessus. L’enfant en subit déjà pleinement les conséquences. Ce serait donc peu constructif de lui faire remarquer. Au contraire, nous pouvons le rassurer et lui indique que cela peut parfois arriver.
En ce qui concerne la nuit, il chemine actuellement vers cette nouvelle acquisition qui tendra à le rendre définitivement propre et autonome de jour comme de nuit. Il y va à son rythme, sans pression, sans demande particulière de notre part. Nous lui faisons confiance. Nous savons à présent que chaque acquisition faite par l’enfant lui-même s’inscrit plus solidement et plus efficacement en lui. Chaque acquisition participe à la construction de son estime personnelle et à la confiance qu’il place en lui, mais aussi en nous, ses parents.
J’avais déjà publié il y a quelques mois un post sur sur l’apprentissage de la propreté où je parlais entre autres des conséquences d’un apprentissage trop précoce. : Comment un enfant apprend à être propre ?
Prends bien soin de toi et de ta famille.
Amélie
Bonjour Amélie,
En pédagogie Montessori, les parents utilisent des couches lavables, et l’enfant à ainsi toujours conscience de faire ses besoins dés la naissance , ou plutôt garde cette conscience.
Mais il convient de le changer dés que la couche est humide (personnellement 26 fois quand mon bébé avait un mois).
Dés qu’il marche, on le change debout et c’est lui participe activement à son changement: enlever la couche lavable, la mettre dans le seau à couches, aller en chercher une propre, travailler avec les scratchs, se laver les mains…
De plus elle avait vu d’autres pistes intéressantes en Inde, mais ne le développe pas, je pense que c’est l’hygiène infantile naturelle.
Les enfants élevés avec l’HIN n’ont pas de soucis de vessie.
Françoise Dolto avait mis en avant les dangers que l’enfant soit propre trop tôt car les parents, une fois passé un âge mettaient une forte pression sur l’enfant, ils attachaient même les enfants sur le pot, et autres abbérations. Mais si on laisse l’enfant se développer harmonieusement, on n’a pas de problème.
Prends bien soin de ta famille Amélie
Bonjour,
J’ai personnellement pratiqué l’HNI (hygiène naturelle infantile) comme cela se fait dans près de la moitié du monde encore (malgré le lobbying de Pampers qui tente de se créer un marché en Chine, par ex, où ils font croire que les enfants qui portent leur produit ont un meilleur sommeil).
Et les « râtés » étaient absorbés dans des couches lavables.
Je confirme bien sûr qu’il est important de changer son bébé le plus tôt possible après un besoin, même si la vente de tissus intermédiaires « fesses au sec » existe, le but des couches lavables étant écologique mais aussi sensitif: bébé conserve la conscience de ses sphincters par la sensation produite lorsqu’il les relâche.
Les 1ersmois en HNI, je désabillais mon bébé pour lui proposer de faire ses besoins (et éventuellement changer sa couche si c’était trop tard) dès la fin de la tétée si elle ne s’était pas endormie au sein, puis 15/20min après, et ensuite toutes les demi-heures environ. Elle m’aidait à savoir qu’elle avait envie en grimaçant (pipi) ou en donnant des coups de pied (caca). Et aussi dans les 20 secondes suivant un réveil (fallait pas être loin !) Soit une bonne vingtaine de désabillages/rhabillages par jour…
A 4 mois, elle faisait environ la moitié des pipis et 90% des cacas hors couche (dans une assiette plastique à rebords, ou dans un lavabo, suivant l’endroit).
A 10 mois, je l’ai mise chez une nounou car la crèche refusant de pratiquer l’HNI, elle a fait un fécalum (blocage des selles car elle se retenait… jusqu’à ce que je lui fasse faire à midi et à 17h, c’en était même notre rituel de retrouvailles !) La nounou a rapidement détecté les signaux de ses besoins et me la rendait souvent le midi comme le soir, avec la même couche lavable que le matin, sèche. Je râlais car j’avais rarement une écoute aussi performante de mon bébé, étant trop fatiguée!
J’ai arrêté de mettre des couches quand elle a marché, à 16 mois, on était en plein été (2015) et quand elle avait envie, elle mettait ses 2 mains sur l’entre-jambes : inratable !
La nuit, il n’y a eu cet été-là que 3 accidents (elle dormait toute nue, dans la même chambre que moi, sur son matelas), puis à la rentrée, changement de nounou et de nombreux accidents (pipi) la nuit jusqu’à il y a peu (mai 2016).
Aujourd’hui ma petite fille a 27 mois et je pense qu’on peut considérer qu’elle est définitivement propre pour le pipi, sachant qu’elle l’est pour les cacas depuis l’âge de 4 mois. Et pour rien au monde je n’éduquerai autrement un éventuel futur bébé, malgré l’investissement personnel colossal que cela représente, et la perception souvent négative de la société française dans son ensemble (y compris du corps médical !)
Courage aux parents souhaitant se lancer dans cette voie, à la fois respectueuse de l’enfant (conséquence notable: je n’ai pas connu de pleurs de plus de 2 min pendant les 12 premiers mois, effet de l’HNI conjugué à l’allaitement et au portage en écharpe), écologique, économique (en argent, pas en temps).
Portez-vous bien !
Jenny
Bonjour Amelie.
Si je peux me permettre, j aurai besoin de conseils.
Je fais l Ief avec mon loulou qui va avoir 4 ans dans quelques jours. La pression de l école ne s est donc pas présenté, mais évidemment que nous abordons ce sujet. Actuellement, il porte encore une couches et refuse d aller sur les toilettes. Nous avons fait un essai infructueux et depuis quand nous en parlons il refuse en me disant « mais tu peux y aller toi » (petit malin ). Je veux dire qu il ne porte aucun intérêt et quand je lui dit « qu est ce tu pense à tester les toilettes et pourquoi pas retirer ta couche ». Il me répond « non merci je ne veux pas ». Je me dis qu a son âge il devrait quand même avoir un peu d intérêt mais rien, walou. Dois je laisser couler? (Et jusqu a quand?) Ou dois je envisager autre chose? Nous avons lu quelques lectures avec lui,nous discutons énormément avec lui, ainsi que le papa, nous lui avons montré…mais rien.
Merci si vous savez m éclairer un peu ☺.
Bonjour Amelie et merci!
Votre article sur la propreté m’aide à ne plus culpabiliser. Ma fille a seulement 18 mois et nous n’avons pas du tout mis en place le pot, le sans couche…. Pour moi comme pour vous je pense que chacun doit aller à son rythme et surtout voir si son enfant en ressens l’envie. Malheureusement ma fille étant gardé par mamie (2 jours) à degainé le pot sans m’en avoir parlé. Elle voulait apprendre à sa petite fille la propreté ! Ni une ni deux je m interpose c’est à nous de lui a apprendre et au moment où cela sera propice. Seulement pas d’écoute ou simplement ma fille la vu elle dit pipi et s’assoit dedans avec la couche ect…(pris en flague par papa étonné aussi vu notre discussion ). Du coup je suis perdue! Je dois commencer? Reprendre mamie ? Ma fille ne le réclame pas du tout chez nous on lui explique aussi ce qu’est le WC…. Merci pour vos réponses.
Audrey
Merci Amelie pour les conseils . Ma petite agée de 32 mois n’accepte ni pot ni toilette. Je subit une forte pression de la part de la crèche on veut qu’elle soit propre coute que coute. Je leur ai bien dit que chaque enfant evolue à son propre rythme.
Bonjour je suis maman de kael 20 mois et Kaylian 8 mois.
Kael aime aussi beaucoup venir quand je suis au toilettes il comprend maintenant ce que j’y fait. Je n’est pas de pot mais un adaptateur il est curieux mais sans vouloir aller dessus. Normal.
Son petit frère par contre n’arrive pas à faire caca en couche il pousse beaucoup et n’est pas à l’aise j’ai donc essayer de le mettre sur l’adaptateur (par confort et non pour la propreté ). Il ne pousse quasiment plus et est soulagé pour faire caca par contre sa à donné une forte envie au grand frère de faire pareil maintenant et il me demande d’aller dessus mais plus par jeux en faite donc dois – je le laisser y aller quand même quand il me demande où dois je attendre une réelle envie de sa part à vouloir aller au toilettes ? Je sais pas trop la pour le coup merci
Bonjour , je viens tout juste d’enlever les couches pour commencer la propreté de mon fils qui va avoir 3 ans en septembre, je voulais savoir les techniques et les outils que vous avez quand vous étiez à l’extérieur et qu’on débute dans la propreté et comment vous avez géré cela? Merci de vos conseils
Bonjour,
Ma fille a actuellement 21 mois, et je commence à me documenter au sujet de la propreté chez l’enfant. Et ce sujet, je me demande s’il est préférable le pot ou le réducteur de toilette avec marche (ma préférence). Avez-vous des conseils à me transmettre à ce sujet ?
Bonjour Amélie je suis maman d’une petite Enora 28 mois qui va au pot ou sur le réducteur depuis plusieurs mois pour uriné. Par contre elle refuse d’y faire ses selles même si elle est capable de sentir quand elle fait caca… Je lui propose mais je n’insiste pas… j’aimerais l’aider à passer ce cap mais je ne sais pas comment faire sans lui mettre trop de pression. … Elle a envie de ne plus mettre de couche pour aller à l’école mais j’ai peur que tant qu’elle ne parvient pas à faire ses selles au pot je la mette en situation d’échec. .. que me conseillerai tu de faire ?
Merci
Bonjour,
Notre fille s’est intéressée au toilette avec ce livre :
Qu’y a-t’il dans ta couche de Guido VAN GENECHTEN. Je ne saurai expliqué pourquoi mais il est vrai que ce livre a eu un impact fou sur elle alors que nous ne l’avons pas forcée.
Bonne journée et merci pour votre travail.