Vous venez d’apprendre que vous êtes enceinte et vous allaitez toujours votre premier enfant ? Beaucoup de questions sur la compatibilité du couple » allaitement et grossesse » viennent à vous. C’est bien normal de se poser des questions. D’autant plus que votre entourage et le personnel médical vous en poseront également, et peut être même qu’ils vous donneront leur avis personnel sur la question! Afin que vous puissiez vivre votre grossesse sereinement, nous vous proposons cet article qui va traiter de l’allaitement d’un premier enfant au cours d’une seconde grossesse.
Cet article a été rédigé à l’aide du livre « Le bambin et l’allaitement » de Norma Jane Bumganer. Nous nous appuyons également sur des informations tirées du site de référence en matière d’allaitement : La Leche League. Et puis, il faut bien dire que nous vivons pleinement cette expérience actuellement car je suis enceinte de 4 mois 1/2 à ce jour et Arthur vient toujours téter mon sein.
Nous allons donc faire le tour de la question afin que vous n’ayez pas ce choix cornélien à faire entre l’allaitement et la grossesse. Nous avons souhaité évoquer ce sujet sans tabous et nous espérons qu’il mettra fin à vos éventuelles appréhensions.
Allaitement et grossesse : peut-on vivre une deuxième grossesse tout en allaitant son premier enfant ?
Très souvent, l’allaitement du premier enfant est bien installé et l’envie de le sevrer n’est pas du tout présente. Cependant, vous envisagez une deuxième grossesse et le doute s’immisce en vous. Pourrez vous allaiter tout en vivant une deuxième grossesse ?
Le plus simple est de ne pas se poser la question et de se lancer dans l’aventure, car médicalement parlant (et en dehors de toute grossesse pathologique), être enceinte est tout à fait compatible avec la poursuite de l’allaitement d’un enfant plus ou moins grand.
Les 3 craintes les plus récurrentes :
Est-ce que le fœtus va se développer normalement ?
Le fœtus reçoit toujours les nutriments indispensables à son bon développement. Si vous avez une nourriture équilibrée, variée et saine, alors vous n’aurez aucun mal à répondre à la fois aux besoins du fœtus et à la fois à ceux de votre enfant allaité. Assurez-vous cependant que vous avez une prise de poids régulière et accordez-vous des temps de repos. Pour plus d’informations, je vous invite à consulter mon article sur alimentation grossesse.
Est-ce que le lait reste bon pour l’enfant allaité ?
Votre lait ne se modifiera pas au début de la grossesse, par contre la quantité de lait produite peut baisser énormément voir s’estomper. Ce n’est qu’en fin de grossesse (au cours du dernier trimestre) que votre corps se préparera à l’arrivée du nouveau-né en fabriquant le fameux colostrum (liquide jaune et épais qui couvre l’ensemble des besoins du nourrisson lors de ces premiers jours). Si votre enfant tête toujours et qu’il boit le colostrum, vous pourrez alors remarquer une légère augmentation de ses selles puisque le colostrum est laxatif.
Est-ce que la poursuite de l’allaitement entraine un risque plus élevé de fausse-couche ?
Les études sur le sujet manquent cruellement, cependant le Comité médical consultatif de La Leche League International se base sur des années d’expérience pour affirmer le fait suivant :
Les contractions éventuellement induites par l’allaitement ne risquent pas de provoquer de fausse-couche ou d’accouchement prématuré.
Allaiter tout en vivant une autre grossesse ne présente donc aucun risque médical. Cependant, vous pouvez rencontrer quelques désagréments :
- Mamelons douloureux : Dès les premiers jours ou dans les premières semaines, les mamelons vont devenir plus sensibles. Lorsque l’enfant « amorce » le sein cela peut occasionner une douleur plus ou moins douloureuse suivant l’échelle de sensibilité de la maman.
- Nausées : Lorsque l’on ressent des nausées ou si les nausées matinales sont présentes, la tétée peut être vécue comme un vrai supplice car l’enfant vient s’appuyer contre le ventre de la maman.
- Changements d’humeur : Certaines femmes réagissent au dérèglement hormonal par des « sautes d’humeurs ». L’allaitement de leur enfant peut alors leur paraître pénible, voir irritant.
- Fatigue : Le corps met à disposition toutes ces ressources pour le développement du fœtus, et allaiter implique aussi une grande utilisation des ressources maternelles. Il est donc possible de ressentir une très grande fatigue, voir un état de lassitude.
L’enfant et le sevrage naturel
Dans son livre « Le bambin et l’allaitement » Norma Jane Bumgarner dit la chose suivante :
[…] votre organisme tend à concentrer son énergie sur les besoins du bébé à naître et, quelles que soient vos opinions intellectuelles sur la question, les ressources et l’énergie dont dispose votre organisme sont consacrées directement à cet enfant . La nature semble avoir prévu qu’au moment où une femme redevient enceinte, le dernier-né devrait avoir suffisamment de maturité pour que ses besoins soient satisfaits […] par d’autres aliments que son lait.
Selon une étude réalisée auprès de 503 mamans (membres de La Leche League) qui ont démarré une grossesse alors qu’elles allaitaient toujours un enfant, il a été remarqué que 69% d’entre elles ont sevré leur enfant durant la grossesse.
En effet, un grand nombre d’enfants se sèvrent d’eux-mêmes à un moment ou à un autre de la grossesse suite à la forte baisse de la production, ou plus tard dans la l’évolution de la grossesse, suite à son changement de goût et de texture avec l’apparition du colostrum.
Avec Arthur, j’ai opté pour un sevrage naturel. C’est à dire que je le laisse venir téter lorsqu’il le souhaite, mais ses demandes sont de plus en plus espacées.
Depuis la fin de mon premier trimestre de grossesse je n’ai plus du tout de lait. C’est à ce moment qu’Arthur a définitivement arrêté de me demander des tétées en journée. Il continuait cependant à vouloir s’endormir au sein, il tétait donc à vide. Mais depuis quelques jours (je suis à 4 mois 1/2 de grossesse), j’ai pu remarquer que même pour s’endormir il se détourne du sein me réclamant alors un massage du dos. Il se sèvre tout seul. Je respecte son sevrage et je laisse faire les choses. S’il veut téter à nouveau lorsque son petit frère ou sa petite sœur sera là, je le laisserai agir à sa guise.
Je sais à présent que mon corps s’adaptera aux demandes de mes enfants, je fais confiance à la nature.
Merci pour votre article qui est, je trouve, très intéressant et juste.
Pour ma part je pensais maintenir l’allaitement avec ma fille lors de ma seconde grossesse et que ce serait elle qui choisirait le temps du sevrage mais tous les désagréments cités au dessus se sont manifestés transformant ce moment de plaisir en un moment redouté car désagréable.
Je n’avais plus de lait ce qui rendait les mamelons douloureux et avec de surcroît les nausées à supporter, cette situation m’irritait. Ma fille (qui avait alors 22 mois) l’a ressentie et a arrêté l’allaitement d’elle même non pas sans colère de sa part les premiers jours. Je me souviens que lorsqu’elle a fait le constat qu’il n’y avait plus de lait et que ce moment de complicité prenait fin, elle a voulu me taper le ventre (elle avait donc fait le lien entre ce début de grossesse et l’arrêt de l’allaitement). Nous avons pris le temps de lui expliquer ce qui arrivait et avons doublé notre attention envers elle. D’autres moments de complicité ont fait place à l’allaitement et elle s’est finalement rapidement tourné vers d’autres habitudes.
Bonjour Marie,
Merci pour votre commentaire et votre témoignage.
A très bientôt,
Amélie
Amélie pouvez vous m’expliquer ce que veut dire sevrage est çe remplacer par un bib de lait ? Ma puce à 24 mois
Il n’y a aucune obligation à remplacer la téter d’un enfant de 2 ans par un biberon. (Un enfant de 2 ans a-t-il besoin d’un biberon?) A cet âge, même si les bienfaits du lait maternel sont encore là, le plus important pour l’enfant est le moment de complicité avec maman. c’est plutôt ça qu’il faut veiller à ne pas perdre.
Mia
Merci pour la réponse c est Bien çe je pensais mais pas mon entourage. J essaye de sevrer ma fille car bébé 2 en route et les tétées ne sont guère plus agréable et je ne souhaites pas faire de co-allaitement.