Accouchement Naturel : Comment Bien Gérer La Douleur ?

Tu aimerais donner naissance à ton enfant de manière naturelle, c’est-à-dire sans intervention médicale ni péridurale? Accoucher physiologiquement n’est pas un choix simple. Cependant, il le devient si tu sais que tu as, avec toi et en toi, toutes les ressources pour y parvenir sereinement.

J’ai accouché d’Arthur sous péridurale mais j’en garde un souvenir de frustration, avec ce sentiment d’être passée à côté de mon expérience de femme. Après m’être longuement renseignée sur la naissance naturelle, j’ai fait le choix d’accoucher de Gaspard et de Constance de façon physiologique pour pouvoir être complètement actrice de mon accouchement.

Ce choix m’a permis de gérer moi-même la douleur des contractions. Lors de mes accouchements, j’ai découvert et appliqué des techniques qui m’ont permis de réduire et de supporter la douleur d’un accouchement physiologique, et c’est que je vais te partager dans la suite de cet article.


La préparation mentale pour appréhender la douleur d’un accouchement naturel

Visualiser l’arrivée de bébé

Préparer son mental est pour moi, au-delà du corps, l’un des critères fondamentaux pour accoucher physiologiquement. Tout simplement parce que notre cerveau se met à produire les bonnes hormones permettant d’accompagner les contractions et les différentes phases de l’accouchement.

Et surtout, parce que visualiser que ton corps est en train de mettre ton enfant au monde te donne une force surhumaine. Se rappeler que chaque contraction nous rapproche de la rencontre avec notre enfant dans notre monde donne un sens tout particulier à cette douleur. Le fait de savoir que cette douleur est utile et physiologique change notre perception de la douleur, et donc son intensité.

Oui, on peut affirmer que notre cerveau a la capacité de diminuer l’intensité de la douleur ressentie !

Se reconnecter à son pouvoir féminin

« C’est le Docteur Y qui va vous accoucher Madame ». Mais qui accouche ? C’est l’équipe médicale ou c’est toi ?

Vivre un accouchement naturel, c’est reprendre notre pouvoir de femme. Celui qui nous donne la force de mettre un bébé au monde. Cette force et cet instinct de primate qui va chercher toutes les ressources  pour enfanter physiologiquement, comme le font les femmes depuis la Nuit des Temps.

C’est l’occasion magique de te reconnecter à ton essence féminine, à ce qui fait de toi une femme. Et quelle fierté de constater qu’on a su donner naissance sans intervention médicale. Parce qu’on en est capable, sans avoir besoin d’être une superwoman, simplement en étant pleinement ce que l’on est, une femme.


Haptonomie : accoucher ensemble de manière naturelle

accouchement-naturel
Pour Arthur, c’est l’haptonomie
que nous avons choisie pour nous accompagner au cours de la grossesse. C’est une « science de l’affectivité » qui permet d’entrer en relation avec bébé in utero par le toucher et la présence.

Cette technique nous a permis d’être impliqués tous les trois dès le départ jusqu’à la naissance d’Arthur. Grâce à ces séances d’haptonomie, nous avons appris des gestes précis sur des points d’acupuncture permettant de soulager la douleur. Mais aussi à tester des postures permettant de soulager les contractions. Et enfin, les clés pour pratiquer une poussée efficace pendant l’expulsion du bébé.

Le plus précieux dans cette pratique a été le lien et les échanges qu’elle nous a permis de créer avec Arthur avant sa naissance. Cette communication qui implique les deux parents à créer une relation avec bébé in utero a fait de nous trois une véritable équipe lors de l’accouchement. Et cela prend toute sont importance lorsque l’on veut donner du sens à la douleur, pour se la représenter comme un passage. Cela la rend psychologiquement, et donc physiquement, supportable.

Nous avons renouvelé l’expérience de l’haptonomie lorsque j’étais enceinte de Gaspard. Néanmoins, j’ai trouvé qu’elle ne m’a pas permise d’aller trouver suffisamment de ressources en moi pour réduire considérablement la douleur d’un accouchement naturel.

C’est la raison pour laquelle, pour Constance, nous avons choisi la méthode Bonapace pour nous accompagner.


Réduire la douleur d’un accouchement physiologique avec la Méthode Bonapace

Accouchement naturel
A l’instar de l’haptonomie, cette méthode moins connue donne une place fondamentale aux trois acteurs de la naissance d’un enfant : la maman, le bébé mais aussi le papa. C’est ce qui nous a séduit dans la méthode Bonapace, au-delà des très bons résultats qu’elle réalise dans la réduction de la douleur.

Respiration et visualisation

Dès les premières contractions, la maîtrise de notre respiration est indispensable pour accompagner le travail et la douleur. Elle permet d’oxygéner notre corps et notre esprit, et de relâcher nos muscles pour laisser la contraction faire son travail. Cela peut paraitre contradictoire, mais plus on laisse venir la contraction nous saisir entièrement en relâchant toute lutte ou crispation, plus elle peut faire avancer l’ouverture du col.

La visualisation nous permet d’accompagner cette phase d’abandon à la contraction tout en respirant. Il s’agit de contrôler sa respiration pour expirer de la manière la plus lente possible, comme si l’on sortait la totalité de l’air de nos poumons en soufflant dans une paille. Pendant ce temps, nous visualisons notre bébé descendre dans notre bassin (notre mental envoie la bonne information à notre cerveau) ou bien simplement nous avons une pensée agréable pour conserver la détente musculaire.

Ce travail de visualisation permet de réduire au maximum la crispation du corps qui amoindrit l’efficacité de la contraction. Cette technique entraîne naturellement l’accélération de la descente du bébé et nous fait mobiliser la bonne énergie.

Points d’acupuncture 

En effectuant une pression forte et soutenue sur des points d’acupuncture, le principe est de créer une douleur (supportable en comparaison de la contraction) suffisamment importante qui va détourner notre attention de la contraction en cours. Ce travail de pressions sur des points spécifiques va également favoriser l’ouverture du col, l’efficacité des contractions et la descente du bébé dans le bassin.

Massages et présence soutenante

Entre les contractions, les temps de récupération et de détente sont fondamentaux. Le papa joue un rôle primordial ici. Cette fois-ci, on détend la zone douloureuse par des caresses, des massages, et une présence enveloppante qui nous accompagne pleinement.

Le soutien physique et psychologique est un critère essentiel dans le succès d’un accouchement physiologique. Si tu souhaites en savoir davantage, je raconte notre expérience avec la méthode Bonapace dans cet article.


Notre corps est notre meilleur allié pour accoucher physiologiquement

Le massage du périnée

Visualiser le moment de la poussée peut parfois impressionner par son intensité. Mais lors d’un accouchement naturel, cette irrépressible envie de pousser est plutôt libératrice. Notre corps travaille pour nous, une fois que notre bébé est au bon endroit, l’expulsion peut avoir lieu.

Pour réduire la potentielle douleur du passage de la tête et/ou des épaules du bébé, le massage du périnée, préalable à l’accouchement, est d’une grande aide. Cette information est encore trop peu partagée par les sage-femmes ou les gynécologues. Un massage régulier du périnée à l’aide d’une huile adaptée permet de détendre progressivement les muscles qui vont permettre d’expulser le bébé en réduisant considérablement les risques de déchirure et d’épisiotomie.

Je t’invite donc fortement à prendre soin de ton périnée, le muscle le plus puissant au monde, celui qui te permettra de donner naissance à ton enfant :)

« J’accouche bientôt : que faire de la douleur ? » De Maïtie Trélaün

Accouchement physiologique
On m’a conseillé un livre sur l’accouchement physiologique que je n’ai pas encore lu mais qui regroupe des notions clés pour apprivoiser la douleur d’un accouchement naturel. En expliquant avec des mots simples la physiologie de l’accouchement, il nous permet de toucher du doigt les mécanismes époustouflants qui se mettent en place.
Ceux qui nous permettent d’accoucher de manière naturelle.

Maïtie Trélaün, sage-femme, nous invite à nous reconnecter à nos ressentis, à comprendre notre physiologie et à accompagner la douleur plutôt qu’à aller à contre-courant, au risque de l’amplifier. En modifiant notre perception de la douleur, nous envoyons la bonne information à notre cerveau, lui permettant notamment de libérer l’endorphine, cet anesthésiant naturel de notre corps. Cet ouvrage offre également de nombreux témoignages d’accouchements physiologiques et d’expériences de femmes ayant trouvé et retrouvé confiance en elles grâce à cette expérience qui transforme tout notre être.


En bref :

  • Se préparer mentalement à un accouchement naturel est essentiel pour modifier notre perception de la douleur et donc son intensité. Accoucher physiologiquement nous apporte un sentiment de puissance et de confiance et nous reconnecte à notre pouvoir féminin.
  • L’haptonomie est une pratique que l’on a adoptée lorsque j’étais enceinte d’Arthur puis de Gaspard. Elle nous a permis de créer un lien fort avec notre bébé, d’apprendre à utiliser certains points d’acupuncture et des postures permettant de soulager les contractions notamment.
  • La méthode Bonapace a été notre accompagnement pour la naissance physiologique de Constance. Une méthode qui donne également une véritable place au papa. Elle travaille les points d’acupuncture, la déviation de l’attention de la maman sur les contractions en cours, l’imagerie mentale, la respiration et les massages, l’importance du soutien physique et psychologique pour accompagner chaque phase de l’accouchement, depuis les contractions jusqu’à la naissance de l’enfant.
  • Afin d’aborder le moment de la poussée de manière plus sereine et réduire le risque de déchirure ou d’épisiotomie, le massage du périnée est une pratique que j’encourage particulièrement.
  • L’important est de garder à l’esprit que notre corps est notre meilleur allié, capable de mécanismes physiologiques époustouflants pour nous permettre de donner naissance naturellement.

J’espère que cet article t’aura aidée à comprendre que tu as en toi les ressources pour accoucher de manière physiologique.

Si tu as déjà vécu l’expérience d’un accouchement naturel, n’hésite pas à partager ton témoignage en commentaires pour encourager les mamans qui souhaitent faire ce choix.

Prends soin de toi et de tes enfants,

Amélie.

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About Amelie Blot

Je me rappelle étant petite que je disais à ma maman : "quand je serai grande je ne punirai pas mes enfants !". Les années ont passé, je suis devenue maman et ce principe qui "était" en moi est plus fort que jamais. Je me forme au quotidien, à travers mes lectures enrichissantes et auprès de mon petit Arthur, à une méthode d'éducation respectueuse et bienveillante. J'espère pouvoir vous transmettre le goût de vivre la fabuleuse aventure de la parentalité tout en préservant l'épanouissement familiale si nécessaire au bonheur.

4 4 commentaires

  1. Je viens de passer 3 jours avec Michel Odent et Liliana Lammers, pour un séminaire sur le thème de la physiologie de la naissance. Ton article y fait donc éco Amélie :-)
    Michel et Liliana nous ont appris qu’ils existent des besoins de bases et très important à respecter pour une femme qui accouche. Ce sont les besoins d’intimité (ne pas être observé, pouvoir s’isoler de façon instinctive pour libérer les hormones de l’accouchement et accoucher physiologiquement), de confort (une pièce à bonne température) et le besoin de sécurité (rempli grâce à la présence d’une personne rassurante pour la femme qui accouche). C’est un sujet passionnant ! Merci pour ton partage d’expérience.

  2. J’ai accouché sous péridurale et depuis j’admire tellement celles qui ont le cran de s’en passer !

  3. J’ai accouché de mes deux enfants sans péridurale et si je peux donner un conseil : c’est de ne pas hésiter à hurler si on sens qu’on en a besoin ( même si dans notre société c’est mal vu). Ca a un effet spectaculaire, la douleur s’en va, le bébé descend vite, et le périnée est protégé. J’ai accouché en 7 contraction de ma deuxième comme ça c’était très intense et beaucoup moins douloureux en exteriorisant ma douleur que pour mon premier ou j’ai tout voulu faire dans le silence en prenant sur moi.
    Si mon conseil peut aider qqn :)
    Je précise que je suis qqn de plutôt calme et timide, je ne hurle jamais dans ma vie hormis cette extraordinaire expérience et je me suis excusée après pour les femmes qui ont pu avoir peur :).

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